jeudi 10 avril 2014

THE MIST

                                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Frank Darabont. 2007. U.S.A. 2h07. Avec Thomas Jane, Marcia Gay Harden, Laurie Holden, Andre Braugher, Toby Jones, William Sadler, Jeffrey DeMunn.

Sortie salles France: 27 Février 2008. U.S: 21 Novembre 2007

FILMOGRAPHIE: Frank Darabont est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur de cinéma américain, d'origine hongroise, né en France le 28 Janvier 1959 à Montbéliard (Doubs).
1990: Enterré vivant (télé-film). 1994: Les Evadés. 1999: La Ligne Verte. 2001: The Majestic. 2007: The Mist.
SERIES TV: 2007: Raines (saison 1 épisode 1). 2007: The Shield (saison 6 épisode 6). 2010: The Walking Dead (saison 1 épisode 1). 2013: Mob City (4 épisodes).


Adapté d'une nouvelle de Stephen King, The Mist (la brume) relate l'épreuve de force d'un groupe d'individus pris à parti avec des insectes mutants planqués sous un épais brouillard. Calfeutrés dans un supermarché afin de se prémunir de la menace externe, une fanatique religieuse encore plus pernicieuse va semer la zizanie au sein de leur communauté ! Par le réalisateur de La Ligne Verte et des Evadés, rien ne nous laissait présager que Frank Darabont allait élever le genre horrifique à son niveau le plus abrupt, dans le sens où The Mist transcende un cauchemar ultra réaliste où sa dramaturgie est mise à rude épreuve ! Car ici, le thème éculé de l'insecte mutant venu d'une autre planète est réexploité dans un contexte contemporain afin de renforcer la véracité des évènements vécus. Avec l'aide d'effets spéciaux numériques plutôt convaincants et une horreur viscérale éprouvante, The Mist distille un vrai malaise et implique intimement le spectateur dans une situation de claustration des plus névrosées !


A travers les sentiments de peur et de panique, le réalisateur dénonce le fanatisme religieux invoqué par une intégriste et sa capacité à endoctriner les personnes les plus influentes vers l'expiation. En s'attardant sur l'évolution des personnages en constante remise en question et aux rapports de force contradictoires, il traite notamment de notre incommunicabilité et l'impossible alliance de pouvoir s'adapter à une situation alerte. Ces affrontements récurrents que nos protagonistes se disputent pour l'enjeu de survie et celui de la liberté nous amènent donc à une étude psychologique sur la peur, la lâcheté qui en émane et notre folie paranoïaque. Avec cette dynamique de groupe en perpétuelle divergence, il nous démontre que l'homme est asservi depuis toujours par le culte religieux et les stratégies politiques, principales engeances des conflits de nos sociétés. Alors qu'au sein de ce microcosme, les plus solidaires et les plus érudits vont devoir disserter en catimini afin de trouver une solution fructueuse pour sortir de la crise. Avec l'efficacité de sa réalisation studieuse et le jeu argumenté des comédiens, Frank Darabont n'oublie jamais le sens du genre horrifique en émaillant son intrigue d'agressions sanglantes que les insectes perpétuent quand elles réussissent à s'infiltrer dans le supermarché. Avec son intensité exponentielle et ses mises à mort inopinées, le réalisateur n'y va pas avec le dos de la cuillère pour illustrer notamment des altercations ultra violentes entre nos protagonistes en perdition. Quand bien même son point d'orgue apocalyptique va venir nous accabler d'émotion pour l'audace impartie au sens du sacrifice, notamment le cynisme nihiliste qui s'en extrait, même si une issue de secours est finalement promulguée !


"Quoi de plus inhumain qu'un sacrifice humain ?"
Avec The Mist, Frank Darabont a signé une pierre angulaire du genre horrifique et transcendé par la même occasion l'une des meilleures adaptations de Stephen King. Son ambition jusqu'au-boutiste à avoir su exploiter la peur, le malaise et la terreur dans un contexte purement psychologique (les vrais monstres restent humains !) est d'autant plus bouleversante que sa conclusion nous laisse dans un état de déprime injustifiable (il s'agit d'ailleurs à mes yeux d'une des fins les plus effroyables du cinéma !).  

Bruno Matéï
2èx 

1 commentaire:

  1. Enorme, pour ma part l'un des must d'une nouvelle de King ! L'histoire n'est pas que celle des monstres à l'extérieur, mais aussi de la face sombre de l'etre humain en temps de crise ! ici les monstres ont un double visage. fabuleux, au cinéma j'avais été tellement surpris par l'aspect sombre du film; Et surtout oser terminer avec cette fin incroyable, du fait qu'elle diffère de la nouvelle, mais peu importe car le maitre lui meme avait donné son accord pour que darabont l'utilise . Choix judicieux qui me marquera pour longtemps !!!

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