mercredi 29 janvier 2014

I KNOW WHO KILLED ME

                                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

de Chris Sivertson. 2007. U.S.A. 1h47. Avec Lindsay Lohan, Julia Ormond, Neal McDonough, Brian Geraghty, Garcelle Beauvais, Spencer Garrett, Gregory Itzin.

Sortie salles U.S: 27 Juillet 2007

FILMOGRAPHIE: Chris Sivertson est un réalisateur, scénariste et producteur américain.
2001: All Cheerleaders Die (co-réalisateur). 2006: The Lost. 2006: The Best of Robbers. 2007: I know who killed me. 2011: Brawler. 2013: All Cheerleaders Die.


Conspué aux Razzie Awards au point de repartir avec 8 (pires) récompenses, I Know who killed me est loin d'être la daube que tout le monde s'est empressé de décrier. Le problème majeur avec cette série B attachante provient de son scénario aussi déstructuré qu'inabouti où nombres d'incohérences et questions sans réponses fusent. Après avoir été horriblement mutilée, Aubrey réussit in extremis à réchapper à son ravisseur. Recueillie dans un hôpital, elle se réveille avec la certitude de se prénommer Dakota. Persuadée d'avoir une soeur jumelle, elle décide de mener sa propre enquête afin de la retrouver et appréhender le tueur.


Si le début du film présage un slasher moderne façon tortur'porn, la suite s'oriente plutôt du côté du giallo avec son tueur fétichiste particulièrement inquiétant, d'autant plus pourvu d'une arme blanche singulière. Quand bien même l'élément le plus qualitatif concerne sa mise en scène stylisée particulièrement raffinée, renforcée d'une photographie flamboyante. Et à ce niveau, on sent que le réalisateur s'est appliqué à fignoler un esthétisme baroque où la fantasmagorie occupe une place de choix. En brassant les thèmes du double et de la gémellité, Chris Sivertson sème doute et confusion à travers les dérives hallucinogènes d'une héroïne en perte identitaire ! Egarée dans les eaux troubles de la schizophrénie, ou lucide d'avoir été piégée par une machination, sa quête de vérité est un cheminement tortueux où rêve et réalité se confondent afin de mieux nous confiner dans son dédale mental. Sans user de violence complaisante (même si 2/3 séquences graphiques s'avèrent corsées), Chris Sivertson privilégie plutôt le suspense latent auquel la dernière demi-heure va accroître son degré d'intensité. En prime, son climat irréel baignant parfois dans une poésie morbide héritée de Bava (le cercueil de verre et les pétales de rose bleue) séduit autant qu'il trouble par son aspect hermétique ! Si l'interprétation reste modestement appréciable, Lindsay Lohan réussit à s'y détacher en faisant preuve de plus d'implication pour incarner un double rôle en demi-teinte (l'étudiante docile vs la prostituée torturée).


Trop confus et inachevé pour emporter l'adhésion, I know who killed me ne manque toutefois pas de charme dans ses qualités formelles, dans l'entretien de son climat mystérieux et baroque afin de se différencier de la série B canonique. Quand à l'issue de l'intrigue, chacun pourra l'interpréter à sa propre manière, soit en se triturant les méninges, ou, à contrario, en acceptant sa trivialité. 

Bruno Matéï


1 commentaire:

  1. Les razzie award + ta critique me donne trop envie de voir ce film surtout que j'adore "The Lost". La nouvelle version "All cheerleaders Die" a l'air cool également, je ne sais pas ce qu'elle vaut.

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