lundi 30 décembre 2013

LES EVADES DE LA PLANETE DES SINGES (Escape from the Planet of the Apes)

                                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site sci-fimovieposters.co.uk

de Don Taylor. 1971. U.S.A. 1h38. Avec Roddy McDowall, Kin Hunter, Bradford Dillman, William Windom, John Randolph, Eric Braeden. 

Sortie salles France: Août 1971. U.S: 21 Mai 1971

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Don Taylor est un réalisateur, acteur, scénariste et producteur américain, né le 13 Décembre 1920 à Freeport, Pennsylvanie (Etats-Unis), décédé le 29 Décembre 1998 à Los Angeles (Californie)
1969: 5 hommes armés. 1971: Les Evadés de la Planète des Singes. 1973: Tom Sawyer. 1977: L'île du Docteur Moreau. 1978: Damien: la malédiction 2. 1980: Nimitz, retour vers l'enfer.


Troisième opus de la saga réalisé par Don Taylor (habile faiseur de séries B responsable de L'île du Dr Moreau, La Malédiction 2 et Nimitz, retour vers l'enfer), les Evadés de la Planète des singes reprend le concept du voyage temporel en inversant cette fois-ci le rôle des protagonistes. 
Le docteur Milo, Cornelius et sa compagne Zira réussissent à embarquer dans la navette spatiale du capitaine Taylor afin d'échapper à la destruction de la terre. Suite à une défaillance, ils se retrouvent projetés 2000 ans avant leur règne, c'est à dire en 1973. 


Série B modestement réalisée, de par son budget deux fois moindre que son modèle, les Evadés de la Planète des singes se focalise aujourd'hui sur la destinée précaire du couple Cornelius/Zira, pris à parti avec l'orgueil de notre civilisation moderne. D'abord accueilli avec courtoisie et curiosité par le gouvernement, nos deux chimpanzés ne vont pas tarder à se confronter à l'hostilité du Dr Otto Hasslein. En effet, suite aux déclarations prémonitoires sur leur prochaine ascension et après avoir avoué leurs travaux de dissection autrefois pratiqués sur les êtres humains, le gouvernement aura décidé de s'en débarrasser afin de sauvegarder l'éventuelle extinction de la race humaine. Comme dans le premier volet, nos héros vont pouvoir compter sur le soutien humaniste de deux médecins chargés de leur trouver une planque afin d'échapper à leur sentence, et se rapprocher auprès d'un directeur de zoo, témoin capital pour leur postérité. A l'instar de son prélude (l'escale des chimpanzés affublés de combinaisons de cosmonautes !), Don Taylor ne manque pas de distiller certains moments de cocasserie lorsque Cornelius et Zira sont contraints de comparaître devant un tribunal en s'exprimant avec l'art du langage. En sous texte social, on peut aussi déceler un réquisitoire contre la vivisection lorsque les chimpanzés sont confrontés à leur responsabilité morale d'avoir osé disséquer des êtres humains au nom de la science. A travers les allégations de Cornelius (comment les chats et les chiens ont fini par disparaître pour laisser place aux singes !), le réalisateur ironise également sur notre instinct possessif envers la domestication animale dans le but de nous tenir compagnie et de nous divertir. Enfin, il souligne notre rapport masochiste face au divertissement du sport (en l'occurrence, la boxe chorégraphiée dans toute sa violence !) et notre goût immodéré pour l'action du spectacle ! La dernière partie, beaucoup plus sombre et brutale, joue la carte du suspense et ne manque pas de provoquer une émotion poignante quand au sort réservé à nos deux héros. 


Si Les évadés de la planète des singes se réserve de surpasser son modèle, il se tire honorablement de la redite par une pirouette scénaristique retorse en privilégiant avec humilité la dimension romantique du couple Cornelius/Zira. Un 3è opus attachant et efficacement mené, surpassant aisément son antécédente séquelle. 

Bruno Matéï  

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