mardi 10 décembre 2013

LA PASSION DU CHRIST (The Passion of the Christ)

                                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site me2day.us

de Mel Gibson. 2004. U.S.A/Italie. 2h07. Avec Jim Caviezel, Maia Morgenstern, Hristo Jivkov, Francesco de Vito, Monica Bellucci, Luca Lionello, Hristo Chopov, Rosalinda Celentano, Claudia Gerini.

Sortie sales France: 31 Mars 2004. U.S: 25 Février 2004

FILMOGRAPHIE: Mel Gibson est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur américain, né le 3 Janvier 1956 à Peekskill (Etats-Unis).
1993: l'Homme sans visage. 1995: Braveheart. 2004: La Passion du Christ. 2006: Apocalypto.


Il a été transpercé à cause de nos fautes, écrasé à cause de nos crimes; par ses blessures nous sommes guéris. 
Isaïe 53 700 av JC

Enorme succès à sa sortie malgré de vives controverses quand à la représentation graphique de sa violence et les accusations d'antisémitisme portées au réalisateur, La Passion du Christ relate les 12 dernières heures de Jésus de Nazareth, de son jugement à la crucifixion vers son chemin de croix. Afin de coller au plus près de la réalité, le film est tourné en langue Araméen, Hébreu et Latin. 


Interminable descente aux enfers d'un martyr religieux livré à la barbarie des obscurantistes, le film est une épreuve de force émotionnelle que le spectateur subit avec une empathie désespérée, puisque témoin impuissant d'un lynchage communautaire. Que l'on soit croyant ou athée, le fait d'assister durant plus de 2h00 à l'agonie d'un porte-parole prêchant l'Eucharistie (les sacrements catholiques) nous interpelle la raison face à l'animosité d'une population Juive en collaboration avec l'autorité de leur prêtre et celle des romains. A travers cette lente agonie où Jésus endure d'innombrables sévices de flagellation et crucifixion, Mel Gibson rend hommage à un symbole de la vertu capable de surmonter son calvaire grâce à la foi paternelle et l'amour. Qui plus est, le fait de pardonner à ces tortionnaires leurs exactions sadiques et d'invoquer à ses disciples d'aimer ses ennemis prouve la tolérance exceptionnelle que ce prophète était capable de prodiguer afin de rassembler les peuples. Dans un esprit de provocation jusqu'au-boutiste, Mel Gibson dérange, incommode et provoque même la nausée dans les tortures ininterrompues mais il ne fait que retranscrire avec vérité les châtiments corporels d'un chrétien ne s'autorisant la moindre repentance pour soulager ses souffrances. C'est aussi d'une certaine manière une analogie sur la violence aliénante du monde auquel l'intégrisme est capable de se soumettre pour pallier son ignorance. Dans le rôle de Jésus de Nazareth, Jim Caviezel livre avec pudeur une interprétation bouleversante et s'avère presque méconnaissable dans sa condition de martyr sacrifié. Son corps ruisselant de sang n'étant qu'un amas de chair osseuse entaillé de plaies et d'écorchures.  


Vibrant hommage au plus célèbre prophète de l'histoire catholique, leçon de tolérance et d'amour au nom de la piété, La Passion du Christ provoque une émotion éprouvante (les âmes sensibles sont priées d'être averties !) et nous questionne également sur la nature superstitieuse de l'homme, instinctivement tributaire de pulsions haineuses quand il s'oppose à l'incompréhension. Face à ce fardeau d'une rare bestialité, on en sort bouleversé jusqu'au trauma ! 

10.12.13. 2èx
Bruno Matéï

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