vendredi 29 novembre 2013

Philadelphia Security / Fighting Back

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinesud-affiches.com

de Lewis Teague. 1982. U.S.A. 1h36. Avec Tom Skerritt, Michael Sarrazin, Yaphet Kotto, Patti Lupone, David Rasche, Varona Donna, Angelis Gina, Adam Sherman, Pete Richardson, Pat Cooper.

Sortie salles: 21 Mai 1982 (Int - 18 ans)

FILMOGRAPHIE: Lewis Teague est un réalisateur, monteur, directeur photo et acteur américain, né le 8 mars 1938 à Brooklyn, New-York, Etats-Unis. 1974: Dirty O'Neil. 1979: The Lady in red. 1980: L'Incroyable Alligator, 1982: Philadelphia Security. 1983: Cujo. 1985: Cat's Eye. 1985: Le Diamant du Nil. 1989: Collision Course. 1990: Navy seals: les meilleurs. 1991: Wedlock.


Habile faiseur de séries B à qui l'on doit entre autre l'excellente adaptation de Stephen King, Cujo, un des meilleurs films d'agression canine, Lewis Teague réalise en 1982 un film d'auto-défense aussi curieux que percutant, dans la mouvance d'Un Justicier dans la villeVigilante et du Droit de tuer.

Le Pitch: Un paisible épicier décide de fonder un comité de vigilance suite à l'agression brutale de sa femme et de sa mère par des voyous. Sa popularité prend une telle ampleur que les médias s'emparent du phénomène. Alors que la police semble dans une impasse pour tenter de le condamner, la politique s'en mêle à son tour afin de l'inciter à se présenter aux prochaines élections. 

Film d'action très efficacement mené porté à bout de bras par la persuasion expressive de Tom Skerritt (sans conteste possible le rôle de sa vie), Philadelphia Security réexploite le concept de la légitime défense par l'entremise d'une milice avec une ambiguïté sciemment dérangeante. 


Si bien que durant le cheminement expéditif de ce héros vindicatif épaulé de sbires particulièrement violents le réalisateur dénonce en filigrane leurs (ex)actions illégales de comportements brutaux où la violence ne fait qu'engendrer une riposte encore plus nauséeuse. En prime, le discours sur le problème de l'insécurité grandissante n'apporte au final que peu de solution (en dépit du nettoyage à sec d'un parc public à nouveau tranquille), si ce n'est que de faire sombrer notre redresseur de tort dans la criminalité comme le souligne son glaçant épilogue aussi amer que malaisant. Quand bien même après nombre de bravoures et ripostes aussi irresponsables qu'irréfléchies, la notoriété de celui-ci est récupérée par l'enthousiasme d'une population désarmée ainsi que par l'influence d'une politique véreuse ne comptant toutefois que sur leur propre intérêt pour accéder à la victoire. Or, Philadelphia Security se permet d'être d'autant plus réaliste qu'il fait appel à un certain aspect docu-vérité auprès de l'évolution morale de notre justicier se perdant peu à peu dans une riposte expéditive tranchée, auprès de son climat urbain tout à fait crédible et auprès de sa violence parfois brutale qui émane au sein des 2 camps adverses (il fut d'ailleurs interdit aux - de 18 ans chez nous). Notamment en se reportant sur sa version originale sous-titrée que je recommande chaudement tant la version française ne possède pas cette même vigueur, cette même aura documentée pour rendre compte de la dégénérescence de cette jungle urbaine soumise à toutes les violences gratuites.


Profondément attachant auprès de son casting taillé sur mesure, ludique par son action en roue libre et bénéficiant du savoir-faire de Lewis Teague auprès de sa mise en scène aussi soignée que musclée, Philadelphia Security évoque avec intelligence et efficacité le problème houleux de l'auto-défense en dénonçant les conséquences d'une riposte en herbe dénuée ici de prise de conscience, de responsabilité et de remise en question pour le profil animal de John d'Angelo. Un modeste commerçant peu à peu gagné par le goût du sang afin de parvenir à la tranquillité de sa famille et de son quartier. 
A revoir d'urgence, notamment faute de son invisibilité. 

*Bruno
21.11.23. 5èx
29.11.13. 

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