lundi 25 novembre 2013

LE PROFESSIONNEL

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemotions.com

de Georges Lautner. 1981. France. 1h48. Avec Jean Paul Belmondo, Jean Desailly, Robert Hossein, Cyrielle Claire, Marie-Christine Descouard, Elisabeth Margoni, Jean-Louis Richard, Michel Beaune, Bernard-Pierre Donnadieu.

Sortie salles France: 21 Octobre 1981

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Georges Lautner est un réalisateur et scénariste français, né le 24 Janvier 1926 à Nice, décédé le 22 Novembre 2013 à Paris. 1958: la Môme aux boutons. 1959: Marche ou crève. 1962: L'Oeil du monocle. 1963: Les Tontons flingueurs. 1963: Des Pissenlits par la racine. 1964: Le Monocle rit jaune. 1964: Les Barbouzes. 1966: Ne nous fâchons pas. 1967: Le Grande sauterelle. 1968: Le Pacha. 1969: Sur la route de Salina. 1970: Laisse aller, c'est une valse. 1971: Il était une fois un flic. 1972: Quelques messieurs trop tranquilles. 1973: La Valise. 1974: Les Seins de glace. 1975: Pas ce problème ! 1976: On aura tout vu. 1977: Mort d'un pourri. 1978: Ils sont fous ces sorciers. 1979: Flic ou voyou. 1980: Le Guignolo. 1981: Est-ce bien raisonnable ? 1981: Le Professionnel. 1984: Joyeuse Pâques. 1984: Le Cowboy. 1985: La cage aux folles 3. 1986: La vie dissolue de Gérard Floque. 1988: La Maison Assassinée. 1989: Présumé dangereux. 1991: Triplex. 1991: Room service. 1992: l'Inconnu dans la maison.


Enorme succès en France (il totalise 5 243 511 entrées !) mais aussi au delà de nos frontières (en Allemagne il dépasse les 3 millions !), Le Professionnel a marqué toute une génération de spectateurs et forgé la réputation d'un acteur charismatique au naturel spontané. Film d'action populaire réalisé par un spécialiste du genre et réunissant pour la troisième fois le tandem Lautner/Bébel, Le professionnel n'a aujourd'hui rien perdu de son capital séducteur, à l'instar de l'inoubliable score d'Ennio Morricone: Chi Mai ! Tiré du roman, Mort d'une bête à la peau fragile de Patrick Alexander, le film nous relate la vengeance d'un émissaire qui était chargé d'abattre un président dictateur au Malagawi. Vendu par les services secrets français, il est finalement condamné au bagne par les autorités africaines. Deux ans plus tard, avec l'aide d'un complice, Joss Beaumont réussit à s'échapper et rentre à paris pour régler ses comptes. Réalisé avec savoir-faire et efficacement structuré, Le Professionnel est le modèle symptomatique du spectacle populaire alliant avec symétrie humour et action. Sur ce dernier point, il est à noter qu'au passage d'une course poursuite une cascade fut entièrement supervisée par le spécialiste en la matière, Rémy Julienne.


Outre la gestion d'un rythme sans faille et de son intrigue bien huilée multipliant rebondissements et revirement dramatique (son final inopiné reste sacrément audacieux pour délaisser le public !), le film doit aussi sa réussite grâce à sa galerie de protagonistes aussi couards qu'insidieux. Sévèrement malmenés par un professionnel véloce, ils vont tenter par tous les moyens de l'abattre afin d'occulter une machination ministérielle. Au sous-texte politique, et avec une belle ironie, Georges Lautner n'hésite pas à égratigner l'hypocrisie de nos ministres français à travers leurs relations diplomatiques auprès de l'état africain, tout en ridiculisant notamment le comportement lubrique d'un dictateur entaché d'une catin ! Dans celui de l'agent secret reconverti en transfuge, Jean Paul Belmondo reste fidèle à son image de séducteur mastard déployant une verve goguenarde (dialogues incisifs d'Audiard à l'appui !) et subterfuges afin de railler ses adversaires. Sa bonhomie extrêmement sympathique, son aisance naturelle et son charisme viril prouvent que l'acteur reste une icône du cinéma d'action dans le paysage hexagonal.


Combinant adroitement humour et action, parfois même lors des moments cruciaux (le duel entre Robert Hossein et Bébel est subitement dédramatisé par l'intervention d'un badaud nickelé !) et scandé des larges épaules de Bébelle Professionnel ne démérite pas son statut de classique populaire. Sublimé d'un thème élégiaque entêtant et agrémenté du charme (polisson) de ces actrices, on garde pour autant la gorge nouée face à l'aigreur de l'épilogue inopinément tragique. 

A Georges Lautner
25.11.13. 3èx
Bruno Matéï

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