jeudi 28 novembre 2013

LA HORDE (Prix du Jury Syfy au Festival de Gérardmer, 2010)

                                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site nerdalors.fr

de Yannick Dahan et Benjamin Rocher. 2009. France. 1h33. Avec Claude Perron, Jean-Pierre Martins, Eriq Ebouaney, Yves Pignot, Doudou Masta, Jo Prestia.

Sortie salles France: 10 Février 2010

Récompense: Prix du jury Syfy à Gérardmer, 2010

FILMOGRAPHIE: Yannick Dahan est un journaliste, critique de cinéma, réalisateur et scénariste français. 2009: La Horde
Benjamin Rocher est un réalisateur français. 2009: La Horde. 2012: Les Prophétionnels (documentaire)


Je ne vais pas revenir sur les critiques assassines qu'ont fait preuve Benjamin Rocher et l'intarissable Yannick Dahan mais plutôt délivrer mon ressenti d'un second visionnage pour ce divertissement bisseux plein de bruit et de fureur. C'est d'abord le casting éclectique justement approprié qui stimule l'aventure parmi la présence d'acteurs virils comme on en voit peu dans le paysage français. Confronter notamment un comédien notoire issue de l'ancienne génération (le vétéran Yves Pignot) à la nouvelle classe de comédiens en herbe démontre que notre duo de réalisateurs souhaitait rassembler des têtes forts en gueule spécialement sélectionnées pour leur charisme buriné ! Le pitch de départ plutôt linéaire s'avère également des plus efficaces. Dans un immeuble d'HLM, une bande de flics vindicatifs vont devoir s'allier avec le gang de malfrats qu'ils combattaient afin de se défendre de la menace externe d'une légion de zombie. Piégés à l'intérieur des appartements, ils vont tenter par tous les moyens de se protéger de leurs agresseurs mais aussi tenter de s'échapper afin de regagner la ville.


En rendant hommage à Assaut, Zombie et tout un pan du cinéma Bis, Benjamin Rocher et Yannick Dahan ont décidé en toute modestie (budget restreint oblige) de divertir un public friand d'action décérébrée et d'horreur qui tâche. Avec le tempérament furibond de ces anti-héros aux méthodes expéditives et la vigueur de zombies dégénérés, la Horde est conçu à l'instar d'un tour de montagne russe auquel une poignée de survivants n'aura de cesse de se déplacer d'un étage à un autre pour les combattre et accéder timidement vers une issue de secours. La brutalité violente des altercations qui en résulte illustre bien les motivations radicales de nos deux réalisateurs, clairement délibérés à proposer un divertissement méchant dénué de moralité (tous les protagonistes, flics compris, sont des réactionnaires ne comptant que sur leur indépendance) et où les éclaboussures de sang vont abondamment tapisser les mur de béton. Seul compte ici la loi du plus fort (aucune indulgence pour les retardataires en porte-à-faux !), même si les deux camps adverses auront décidé de s'unifier pour augmenter leur chance de survie. Aux différents conflits de discorde s'oppose notamment un retournement de situation dans la division du groupe (au détour d'une offensive avec les zombies, Aurore va se retrouver séparée avec l'intermédiaire d'un de ces partenaires). Enfin, pour dédramatiser l'intrigue d'une touche ironique, l'arrivée improvisée d'un nouveau venu va venir égayer la troupe. Un sexagénaire bedonnant sévèrement impétueux qui n'hésitera pas à dézinguer à la sulfateuse tous les contaminés qui empiéteront son chemin. Au rythme efficacement soutenu, La Horde va finalement augmenter l'intensité haletante des rixes pour converger vers un point d'orgue destroy ultra jouissif ! A l'image singulière (et très bisseuse !) de ce survivant encerclé par des zombies sur le capot d'une voiture, et de les combattre fougueusement flingues et machette à la main !


Avec la dérision de ces dialogues incisifs, le tempérament fort en gueule de ces anti-héros (où la femme occupe une place de choix !) et le rythme toujours plus échevelé de l'action, la Horde s'érige en plaisir coupable fun et décomplexé. Un B movie hargneux à l'ultra violence irascible et à l'énergie communicative. Le divertissement idéal du samedi soir à privilégier entre amis, le pack de bières à la main ! 

Note subsidiaire: En dépit de son échec commercial et critique, La Horde s'est exporté avec succès en Angleterre, en Italie et au Japon

28.11.13. 2èx
Bruno Matéï

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