jeudi 26 septembre 2013

Isolation. Grand Prix, Gérardmer 2006.

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Billy O'Brien. 2005. Irlande/Angleterre/U.S.A. 1h35. Avec John Lynch, Essie Davis, Ruth Negga, Sean Harris, Marcel Lures, Crispin Letts, Stanley Townsend.

Sortie salles France: 7 Juin 2006

FILMOGRAPHIE: Billy O'Brien est un réalisateur irlandais.
2005: Isolation. 2014 : Scintilla (The Hybrid). 2016 : I Am Not a Serial Killer


Premier long-métrage du réalisateur irlandais Billy O'Brien, Isolation sort vainqueur de Gérardmer en remportant le prestigieux Grand Prix et celui de la critique. Influencé par Alien et The Thing, mais sans jamais prétendre les plagier, cette série B horrifique redouble d'efficacité dans une structure narrative imparable alliant suspense anxiogène, intensité éprouvante, terreur diffuse. Le Pitch: Dans une ferme, un agriculteur et son ex femme sont confrontés à une menace biologique d'un genre nouveau. Celle d'une mutation génétique fécondée par l'une de leur vache. Huis-clos étouffant régi en interne d'une ferme isolée, Isolation ne perd pas de temps pour immerger le spectateur lors d'une séquence d'accouchement aussi dérangeante qu'ultra réaliste. Si bien qu'un agriculteur et une vétérinaire tentent désespérément d'extraire du ventre de sa mère un veau. Mais suite à des manipulations génétiques expérimentées par l'homme, cette génisse y enfante un foetus difforme. Et ce dernier de produire à son tour 6 nouveaux embryons dans l'estomac de sa mère ! Ainsi, dans un climat à la fois humecté et insalubre où le peu de clarté s'avère ternie par la nuit, nos 2 fermiers, un scientifique et un jeune couple en escapade tenteront de se débarrasser d'une créature belliqueuse particulièrement insidieuse. Or, le problème avec cette nouvelle menace inconnue c'est qu'elle grossit rapidement après s'être nourrie de sang auprès de son hôte et qu'elle réussit par la même occasion à se démultiplier afin de propager une contamination. 


Pire encore, l'embryon est capable de corrompre des cellules humaines à partir d'une simple morsure et ainsi provoquer une future mutation chez l'homme ! Ce scénario catastrophe alarmiste, Billy O'Brien le retransmet avec souci de vérité et du détail scientifique. Epaulé de la sobriété de comédiens à la dimension humaine en désarroi (pour ne pas dire dépressive), Isolation distille une angoisse infiniment oppressante (juqu'au malaise viscéral) face à des situations inopinées toujours plus embarrassantes. Sa réalisation habile exploitant parfaitement les recoins glauques de son décor industriel (notamment un jeu contrasté d'éclairage limpide) et la manière pertinente dont le réalisateur structure l'embryon provoquant inévitablement l'effroi proprement dérangeant pour le spectateur incommodé par tant de visions à la fois horrifiantes, cauchemardesques, fétides. Sa morphologie indescriptible et son instinct de survie à se planquer dans les recoins insalubres distillant un suspense métronome auquel l'intensité des enjeux progressera d'un échelon vers son point d'orgue crucial. Sans esbroufe, le film joue donc la carte de l'ultra réalisme clinique en suscitant une appréhension anxiogène car il fait notamment appel à la peur contemporaine des manipulations génétiques. C'est à dire le fait d'oser intégrer des gènes étrangers, animaux ou végétaux, dans le corps d'un membre d'une espèce distincte, ou encore d'y altérer les gènes d'un organisme afin de l'améliorer et de le rendre plus rentable.

 
Un mutant à la ferme
A partir d'un canevas éculé, Billy O'Brien réinvente le huis-clos claustro et la menace animale avec une efficacité effroyablement implacable. Le caractère parano des protagonistes livrés à une épreuve de force impitoyable accentuant le côté docu-vérité de cette horreur viscérale auquel un monstre hybride aura décidé d'annihiler notre monde. Sa physionomie squelettique, sorte de lombric élaboré à partir d'os broyés et de viscères y transcende une oeuvre littéralement glauque, inquiétante, cauchemardesque de par la puissance de ses images crapoteuses terriblement dérangeantes... ad nauseam. Surtout lorsque l'on a affaire à une horreur écolo impartie à la cause bovine soumise à la mégalomanie de l'homme vénal.  
Pour Public averti.

*Bruno

26.09.13.
04.08.23. 3èx

Récompenses: Grand Prix à Gérardmer, 2006
Prix de la Critique à Gérardmer, 2006

Screamfest 2006 :

Meilleur film

Meilleure actrice Essie Davis

Meilleur réalisateur Billy O'Brien

2 commentaires:

  1. Très bien cher Bruno d'insister sur l'aspect cauchemardesque de ce film qui pour certains est synonyme de film fantastique dans un cadre bouseux , un peu Z, un peu navet..alors que le jour où je l'ai vu en salle j'ai vraiment eu la trouille !! et j'ai trouvé cette ambiance rurale et déprimante à la fois réaliste et très angoissante..je me souviens en sortant de la salle dire à un pote : "Une histoire de veau mutant dans une ferme qui fleure bon le fumier, où entendre une vache souffrir te met mal à l'aise et en plus ça fout la trouille !! eh bien ça existe ! cours ce film voir ce film il est très bon ! ça fait peur, rigole pas !" Bon lui s'est bien marré finalement..;moi je me demande si ce réal nous sortira un jour un deuxième film parce qu'il est doué, le bougre ! salut à toi

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