mercredi 31 juillet 2013

Un après-midi de chien (Dog Day Afternoon). Oscar du Meilleur Scénario, 1975.

                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Moviecovers

de Sidney Lumet. 1975. U.S.A. 2h04. Avec Al Pacino, John Cazale, Penelope Allen, Charles Durning, Chris Sarandon, James Broderick.

Sortie salles France: 30 Janvier 1976. U.S: 21 Septembre 1975

Récompenses: Oscar du Meilleur Scénario Original, 1975
LAFCA du Meilleur film, 1975
National Film Preservation Board en 2009 (pour conservation à la Bibliothèque du Congrès des Etats-Unis).

FILMOGRAPHIE: Sidney Lumet est un réalisateur américain, né le 25 Juin 1924 à Philadelphie, décédé le 9 avril 2011 à New-York. 1957: 12 Hommes en colère. 1958: Les Feux du Théâtre. 1959: Une Espèce de Garce. 1959: l'Homme à la peau de serpent. 1961: Vu du pont. 1962: Long voyage vers la nuit. 1964: Le Prêteur sur gages. 1964: Point Limite. 1965: La Colline des Hommes perdus. 1966: Le Groupe. 1966: MI5 demande protection. 1968: Bye bye Braverman. 1968: La Mouette. 1969: Le Rendez-vous. 1970: Last of the mobile hot shots. 1970: King: A filmed record... Montgomery to Memphis. 1971: Le Dossier Anderson. 1972: The Offence. 1972: Les Yeux de Satan. 1973: Serpico. 1974: Lovin' Molly. 1974: Le Crime de l'Orient Express. 1975: Un Après-midi de chien. 1976: Network, main basse sur la TV. 1977: Equus. 1978: The Wiz. 1980: Just tell me what you want. 1981: Le Prince de New-York. 1982: Piège Mortel. 1982: Le Verdict. 1983: Daniel. 1984: A la recherche de Garbo. 1986: Les Coulisses du Pouvoir. 1986: Le Lendemain du Crime. 1988: A bout de course. 1989: Family Business. 1990: Contre Enquête. 1992: Une Etrangère parmi nous. 1993: l'Avocat du Diable. 1997: Dans l'ombre de Manhattan. 1997: Critical Care. 1999: Gloria. 2006: Jugez moi coupable. 2007: 7h58 ce samedi-là.


D'après un fait divers risible survenu le 22 Août 1972 à Brooklyn, Un après-midi de chien nous relate les bévues de deux braqueurs de banque ayant pris en otage 9 fonctionnaires durant 12 heures puis rapidement encerclés par les forces de l'ordre faute de leur incompétence. Aussitôt, médias, journalistes et badauds s'en mêlent pour se réunir autour de l'établissement afin d'assister à la mascarade la plus saugrenue de l'histoire de la criminalité ! Si bien que la prise d'otage vire ici à une véritable farce lorsque la population déchaînée s'autorise à aduler la renommée du leader épris d'un élan contestataire envers la société.Avec un réalisateur aussi confirmé que Sidney Lumet et la présence indéfectible deux acteurs au sommet de leur talent (Al Pacino et John Cazale forment un duo atypique de par leur complicité pataude et contrariée), Un Après-midi de chien dresse un tableau peu reluisant d'une société répressive dont la mutinerie d'Attica résonne tel un écho. Pour mémoire, au sein de cette célèbre prison, un soulèvement de prisonniers de nationalité majoritairement noire causèrent la mort de 29 d'entre eux contre 10 gardiens. C'est ce que clame à la foule excitée Al Pacino, alias Sonny Wortzik, père de famille de deux enfants en pleine crise conjugale du fait de son idylle homosexuelle avec un homme. La raison invoquée de son braquage ? Pouvoir s'approprier une somme conséquente afin de permettre une opération chirurgicale (un changement de sexe) à son amant !


Ainsi, avec un souci de vérité documenté, Sidney Lumet soulève donc ici une question d'éthique lorsque les services d'ordre (ici le FBI) envisagent de supprimer sans sommation un malfrat potentiellement parano et imprévisible afin de sauvegarder la survie des otages. Sur ce point, le point d'orgue dramatique s'avère d'une cruauté particulièrement amère quant à la méthode expéditive empruntée au FBI afin de neutraliser le malfrat le plus instable. A la misère sociale scrupuleusement analysée (nous saurons tout de l'existence miséricorde que mène Sonny avec sa femme intarissable, son amant dépressif et sa mère obtus si bien que les forces de l'ordre les feront intervenir devant l'établissement ou en interview médiatique), le réalisateur y introduit une bonne dose de dérision corrosive pour y caricaturer ce microcosme sociétal et mettre en exergue la situation alerte de marginaux au bout du rouleau. Cette dimension humaine impartie à l'utopie de ces deux paumés écervelés et ce degré d'authenticité alloué au cinéma vérité nous immergeant de plein fouet à travers leur prise de conscience dépressive (prioritairement l'intimité névralgique de Sonny). Ou comment deux chômeurs sans repères en étaient venus à accomplir un acte aussi suicidaire que burné !


De par sa mise en scène virtuose d'une belle rigueur et le jeu criant de vérité des pieds nickelés à l'humanisme torturé, Un après midi de chien nous confronte à un grand moment de cinéma pour relater la dérision d'un fait-divers impayable. En guise d'anecdote historique, après avoir purgé une peine de 20 ans de réclusion, le leader du braquage (de son vrai nom, John Wojtowicz), reçu 7 500 dollars et 1 % des bénéfices du film afin d'accorder des droits de son histoire. 

*Bruno
31.07.13. 3èx


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