vendredi 26 juillet 2013

L'ASCENSEUR (De Lift). Grand Prix à Avoriaz 1984.


                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site notrecinema.com

de Dick Maas. 1983. Hollande. 1h35. Avec Huub Stapel, Willeke van Ammelrooy, Josine van Dalsum, Liz Snoyink, Wiske, Sterringa, Huib Broos, Pieter Lutz, Paul Gieske.

Sortie salles France: 22 Février 1984. U.S: 4 Juillet 1985

FILMOGRAPHIE: Dick Maas est un scénariste, réalisateur, producteur et compositeur hollandais né le 15 Avril 1951 à Heemstede (Pays-Bas). 1977: Picknick. 1977: Adelbert. 1981: Rigor Mortis. 1983: L'Ascenseur. 1986: Les Gravos. 1988: Amsterdamned. 1992: Flodder in Amerikia ! 1995: Les Lavigueur 3: le retour. 1999: Issue de secours. 2001: L'Ascenseur, niveau 2. 2003: Long Distance. 2004: Zien (video). 2010: Saints.


En 1984, une petite production hollandaise d'un jeune réalisateur méconnu décroche le prestigieux Grand Prix au Festival d'Avoriaz. Bien que décrié par la plupart des cinéphiles qui auraient plutôt privilégié des oeuvres plus probantes comme Christine, Dead Zone (même s'il se voit décerner 3 prix secondaires !) ou encore le Dernier Testament, l'Ascenseur trouve quand même son public dans les salles obscures si bien qu'il remporte un joli succès commercial. Cet engouement inattendu pour cette série B modeste est surtout favorisé par l'originalité de son concept lorsque l'ascenseur d'un immeuble résidentiel commet des actes meurtriers envers les quidams infortunés. Cette idée saugrenue, voire ridicule, est pourtant sauvée par l'ironie macabre du cinéaste multipliant incidents meurtriers dans un sens effréné de l'efficacité allié à son thème alarmiste: la technologie organique. A l'instar de cet aveugle trébuchant maladroitement dans le vide après avoir appuyé sur le bouton pour se rendre à l'étage désiré. Ou encore lorsque le gardien se retrouve la tête coincée entre deux volets d'ascenseur alors que la cage commence subitement à descendre pour là lui arracher ! Il y a aussi une autre séquence anxiogène de par son climat claustrophobe quand deux couples éméchés vont se retrouver piégées dans l'enceinte de l'ascenseur pour y être asphyxiés.


Le scénario délirant (il y est question de micro puces douées de vie organique se régénérant d'après la machine d'un ordinateur !) s'attache donc à nous décrire l'investigation d'un dépanneur et d'une journaliste, déterminés à résoudre la mystérieuse défaillance technique empêchant la fonctionnalité ordinaire d'un ascenseur. Outre l'inanité des rapports conjugaux entre le héros et sa femme (leur mésentente s'avère peu crédible lorsque le mari impassible tente de lui réfuter son adultère avec sa collègue journaliste), le film véhicule un intérêt constant pour escompter la résolution d'une énigme débridée pointant du doigts les dangers de technologies innovantes. Sur ce point, on peut d'ailleurs souligner l'avant-garde de son thème d'anticipation si bien qu'il préfigure l'inoculation des puces électroniques en interne du corps humain (aujourd'hui l'identification d'un animal domestique peut-être imprimée sous la peau). On peut aussi évoquer dans un avenir proche les nouvelles lois envisageables auquel les puces seraient imposées dans le corps humain pour déjouer la progression d'une maladie (ce qu'évoque l'un des protagonistes lors de son analogie avec les puces organiques !).


De par son concept insensé et le caractère à la fois modeste et attachant des protagonistes, l'Ascenseur constitue une série B ludique dont le savoir-faire technique du réalisateur (les séquences chocs inventives, intenses et sardoniques se succèdent brillamment avec un sens du cadrage) renforce son capital irrésistiblement bonnard. 

RécompenseGrand Prix au Festival du Film Fantastique d'Avoriaz en 1984

*Bruno
26.07.13.
6èx


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