mardi 2 avril 2013

SUEURS FROIDES (Vertigo)

                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site lepasseurcritique.com

d'Alfred Hitchcock. 1958. U.S.A. 2h09. Avec James Stewart, Kim Novak, Barbara Bel Geddes, Tom Helmore, Henry Jones, Raymond Bailey, Ellen Corby, Konstantin Shayne.

Sortie salles France: 28 Janvier 1959. U.S: 9 Mai 1958

FILMOGRAPHIE: Alfred Hitchcock est un réalisateur, producteur et scénariste anglo américain, né le 13 Août 1899, décédé le 29 Avril 1980.
1935: Les 39 Marches. 1936: Quatre de l'Espionnage. Agent Secret. 1937: Jeune et Innocent. 1938: Une Femme Disparait. 1939: La Taverne de la Jamaique. 1940: Rebecca. Correspondant 17. 1941: Soupçons. 1942: La 5è Colonne. 1943: l'Ombre d'un Doute. 1944: Lifeboat. 1945: La Maison du Dr Edward. 1946: Les Enchainés. 1947: Le Procès Paradine. 1948: La Corde. 1949: Les Amants du Capricorne. 1950: Le Grand Alibi. 1951: L'Inconnu du Nord-Express. 1953: La Loi du Silence. 1954: Le Crime était presque parfait. Fenêtre sur cour. 1955: La Main au Collet. Mais qui a tué Harry ? 1956: l'Homme qui en savait trop. Le Faux Coupable. 1958: Sueurs Froides. 1959: La Mort aux Trousses. 1960: Psychose. 1963: Les Oiseaux. 1964: Pas de Printemps pour Marnie. 1966: Le Rideau Déchiré. 1969: l'Etau. 1972: Frenzy. 1976: Complot de Famille.


"En août 2012, le magazine de cinéma britannique Sight and Sound le classe Meilleur Film de tous les temps, détrônant ainsi Citizen Kane, qui occupait ce titre depuis 1962."

Considéré comme l'un de ses films les plus accomplis au sein de sa riche filmographie, Sueurs Froides est destiné à transcender les aléas du temps par la densité d'une folle histoire d'amour aux lisières du fantastique. Inspiré du roman D'entre les morts de Boileau-Narcejac, le chef-d'oeuvre élégiaque de Sir Alfred est avant tout une réussite narrative d'une intensité psychologique éprouvante. A travers le cheminement tortueux d'un ancien détective souffrant d'acrophobie, Alfred Hitchcock nous plonge dans une romance vertigineuse d'où plane l'esprit de la réincarnation. Contraint de suivre l'étrange errance d'une jeune femme obsédée par la déveine d'une célèbre défunte, l'inspecteur Scottie va succomber à ses charmes avant qu'un horrible drame ne le plonge dans une solitude inconsolable. Mais un évènement inopiné va à nouveau réveiller sa conscience avec la nouvelle rencontre d'une  femme physiquement similaire à celle qu'il venait de chérir.
En affiliant l'amour déchu, le suspense lattent et le thriller machiavélique, le maître de l'angoisse compose une oeuvre romanesque au parfum mélancolique imprégné de gothisme. Que ce soit à travers la décoration d'une salle de restaurant tapissée d'un rouge rutilant, au sommet vertigineux du clocher d'un oratoire ou dans l'environnement forestier d'une promenade automnale.
Avec la perfection d'un scénario tortueux tributaire des thèmes de l'amour, la mort et l'obsession, Sueurs Froides nous illustre l'introspection douloureuse d'un homme emmêlé dans le faux-semblant. Rongé de culpabilité d'avoir laissé mourir sa maîtresse, faute de son handicap psychologique, Scottie va se retrouver à nouveau hanté par son passé traumatique et réitérer le même procédé narratif afin de démystifier le mensonge.


Transi d'émoi dans son désespoir amoureux, James Stewart livre une intense empathie pour camper un personnage meurtri littéralement ensorcelé par l'esprit d'une femme bicéphale. Dans un double rôle, Kim Novak incarne avec volupté charnelle le rôle d'une renégate finalement compromise par la passion de ses sentiments. A la manière d'un fantôme versatile, l'actrice dégage une aura surnaturelle envoûtante par sa devise sournoise avant de nous chavirer le coeur ATTENTION SPOILER ! dans une chute létale, ultime délivrance accidentelle. FIN DU SPOILER


Avec le lyrisme d'un scénario impeccablement charpenté et sa puissance psychologique qui en résulte, Sueurs Froides transcende une romance insoluble au sein d'un couple avili par l'ampleur d'une sordide machination. Puissamment orchestré par le score tragique de Bernard Hermann, Alfred Hitchcock a accompli un travail exhaustif dans sa réalisation formelle, véritable poème d'amour et de mort illuminé par le duo maudit James Stewart/Kim Nowak !

02.04.13. 3èx
Bruno Matéï 


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