vendredi 12 avril 2013

La Septième Prophétie (The Seventh Sign)

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site listal.com

de Carl Schultz. 1988. U.S.A. 1h37. Avec Demi Moore, Michael Biehn, Jürgen Prochnow, Peter Friedman, Manny Jacobs.

Sortie salles France: 28 Novembre 1988

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Carl Schultz est un réalisateur américain, né le 19 Septembre 1939 à Budapest (Hongrie). 1977: The Tichborne Affair (télé-film). 1978: Blue Fin. 1987: Bullseye. 1987: Travelling North. 1988: La Septième Prophétie. 1989: Cassidy (télé-film). 1991: La Traversée de l'enfer. 1992: Les Aventures du jeune Indiana Jones (série TV). 1993: Curacao (télé-film). 1997: l'Amour en embuscade (télé-film). 1999: l'Homme qui parlait aux lions.


..."Ce film est une métamorphose, un message sur la nécessité d'avoir confiance en l'homme, sur notre fragilité également, notre planète pourrait disparaître, nous devrions aujourd'hui sérieusement nous en soucier, selon moi, ce message est important"...  Paul R. GURIAN (producteur exécutif)

Dans l'univers ludique du cinéma de genre, il arrive parfois que certaines séries B sombrent dans l'oubli alors que tout fut soigneusement mis en oeuvre pour interpeller les cinéphiles les plus aguerris. La Septième Prophétie fait indubitablement partie de cette cible de métrage préalablement vouée à respecter le genre (et donc son public) avec une foi inébranlable. Car élaboré par un réalisateur méconnu et incarné par des comédiens en ascension (Demi Moore, Michael Biehn, Jürgen Prochnow), cette déclinaison inspirée de la Malédiction surprend par sa véracité à tenter de nous convaincre que l'apocalypse est à (nouveau à) son avènement ! Le pitch: Alors que Abby et Russel forment un couple harmonieux, l'arrivée d'un étrange locataire remet en cause la naissance de leur future progéniture. Pour cause, selon une sombre prophétie de la bible, le bébé d'Abby serait un enfant sans âme destiné à provoquer la fin du monde. Dans la lignée des films satanistes inspirés des versets de la bible, La 7è Prophétie nous refait le coup de la "malédiction" avec ses prédictions catastrophistes si bien que notre environnement écologique subira nombre de dérèglements climatiques avant le fameux jugement dernier. 


Et si la première demi-heure  inquiétante et soigneusement imagée inspire un léger sentiment de déjà vu, la maîtrise de la mise en scène ainsi que sa structure narrative nous persuadent déjà de son potentiel d'efficacité. Le spectateur s'identifiant au désarroi progressif d'une future mère de famille, toujours plus contrariée face aux allégations prémonitoires d'un clandestin divin. Il faut d'ailleurs louer la sobre prestance de notre juvénile Demi Moore, incarnant avec une candeur fragilisée le rôle d'une épouse meurtrie. Sa dimension humaine nous insufflant une réelle empathie au point d'y authentifier l'intrigue, sans compter l'importance universelle de son dilemme moral particulièrement poignant. Dans celui du messager de dieu, Jürgen Prochnow (la Forteresse Noire) dégage une troublante personnalité dans son discours fanatique inspiré de la colère de Dieu, et ce en nous interrogeant de façon suspicieuse sur sa véritable motivation. Un peu plus en retrait mais toutefois irréprochable, Michael Biehn endosse la fonction d'un époux en retenue non exempt de conviction. Alors que l'exercice de sa profession d'avocat jouera un rôle déterminant pour le sort d'un condamné à mort affilié à la destinée de notre monde. Et si La 7è prophétie s'alloue d'une mise en scène inspirée, d'un scénario solide et d'une interprétation probante (jusque dans les seconds rôles, tel cet étudiant juif prêtant main forte à Abby), il faut également reconnaître la densité de son suspense progressif toujours plus vertigineux quant aux enjeux alarmistes des protagonistes culminant vers un épilogue bouleversant.


Sans faire preuve d'esbroufe et encore moins de violence racoleuse, Carl Schultz entreprend avec la 7è Prophétie une oeuvre fantastique éthérée imprégnée de mysticisme, d'émotion fragile et d'étrangeté diffuse. Et ce en dépit du caractère spectaculaire de son point d'orgue pourvu d'effets spéciaux impressionnants (le cataclysme régi au sein de l'hôpital). A l'instar de la Malédiction de Richard Donner, ce divertissement aussi retors qu'intelligent puise sa force émotionnelle dans sa véracité narrative à nous convaincre que l'apocalypse est sur le point d'éclore sous la mainmise d'une mère déchue ! Une perle des années 80 à revoir absolument d'autant plus qu'il parvient à surprendre jusqu'à l'ultime minute alarmiste. 

*Eric Binford
10.02.22. 4èx
12.04.13. 




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