vendredi 22 mars 2013

Epouvante sur New-York /Q: The Winged Serpent

                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site fan-de-cinema.com

de Larry Cohen. 1982. U.S.A. 1h33. Avec Michael Moriarty, Candy Clark, David Carradine, Richard Roundtree, James Dixon.

Sortie salles France: 8 Septembre 1982. U.S: 8 Octobre 1982

FILMOGRAPHIE: Larry Cohen est un réalisateur, producteur et scénariste américain né le 15 Juillet 1941. Il est le créateur de la célèbre série TV, Les Envahisseurs. 1972: Bone, 1973: Black Caesar, Hell Up in Harlem, 1974: Le Monstre est vivant, 1976: Meurtres sous contrôle, 1979: Les Monstres sont toujours vivants, 1982: Epouvante sur New-York, 1985: The Stuff, 1987: La Vengeance des Monstres, Les Enfants de Salem, 1990: l'Ambulance. - Comme Producteur: Maniac Cop 1/2/3. - Comme Scénariste: Cellular, Phone Game, 3 épisodes de Columbo.


Jamais avare d'idées singulières effleurant parfois le ridicule sans jamais y sombrer (souvenez vous du bébé monstre ou de l'extra-terrestre hermaphrodite dans deux de ses pièces maîtresses !), Larry Cohen réalise en 1982 une modeste série B au concept saugrenu. Un gigantesque serpent ailé sème la terreur sous les toits de New-York. Au même moment, des sacrifices humains sont perpétrés par un dangereux psychopathe. Avec l'aide d'un loser affligeant de médiocrité, l'inspecteur Shepard tentera de mettre un terme à cette vague de meurtres. Petite précision en ce qui concerne la caractérisation de notre créature, et afin de mettre en exergue l'imagination débordante de Larry Cohen, le monstre en question se prénomme Quetzalcoatl (serpent à plume). Une divinité pan-mésoaméricaine (d'Amérique précolombienne) apparue à partir du 10è siècle au Mexique central. Et si Epouvante sur New-York pâtit d'une mise en scène un peu anarchique dans son montage maladroit, l'originalité de son scénario, aussi futile soit-il, les séquences chocs quotidiennes est surtout la caractérisation impartie au personnage principal, anti-héros dénué de valeurs humaines, rendent l'aventure tout à fait attractive. Ainsi, en rendant hommage à King-kong et aux créatures mythologiques du maître du stop-motion, Ray HarryhausenLarry Cohen emploie ici la même méthode archaïque afin de parfaire son monstre ailé se déplaçant au dessus des toits.


Et on peut dire que ces apparitions dantesques fascinent autant qu'elles amusent par cette poésie naïve qui y émane. En prime, le film regorge de quelques séquences gores réussies (le dépeçage au couteau d'un visage humain révélé à deux reprises, l'apparition d'un cadavre putréfié ou les plans explicites accordés aux diverses décapitations). Sans se prendre au sérieux, le réalisateur injecte lors de certains dialogues (plutôt superficiels) un humour sarcastique pour les réparties échangées entre les flics et notre protagoniste risible. Enfin, pour rajouter un peu de dynamisme épique au récit, la confrontation finale localisée sur le toit d'un building entre le service d'ordre et le monstre ne manque pas de vigueur auprès des échanges de tirs et les attaques sanglantes qui s'ensuivent. Mais ce qui surprend surtout dans cette plaisante série B, c'est l'audace d'avoir attribué le rôle principal à cet antagoniste marginal complètement oisif, couard, égoïste, machiste, ingrat, abusif, et j'en passe. A cet effet, Larry Cohen a su faire preuve de bon sens pour porter son choix sur Michael Moriarty. Si bien que cet acteur de seconde zone endosse son rôle pathétique avec une aisance assez irrésistible lorsqu'il décide d'extorquer la police en jouant la star médiatique. En effet, sachant qu'il est le seul a connaître la véritable planque du monstre, notre malfaiteur en profite pour rameuter les médias et soutirer 1 million de dollars au commissaire de la ville. Cette astuce scénaristique permet au métrage de rehausser son efficacité avec dérision pour l'étude de caractère imparti à ce loser décomplexé pitoyable d'exubérance vaniteuse.

Modeste série B du samedi soir à savourer entre amis, Epouvante sur new-York n'a rien perdu de son charme (aujourd'hui rétro) et de sa loufoquerie d'avoir su nous élaborer sans prétention une petite bisserie insolite parmi l'aimable participation de David Carradine en flic déterminé.

*Bruno
02.08.23. 5èx
22.03.13.

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