mercredi 27 février 2013

PEUR SUR LA VILLE

                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site archives.hauts-de-seine.net

d'Henri Verneuil. 1974. France/Italie. 2h04. Avec Jean Paul Belmondo, Charles Denner, Adalberto Maria Merli, Jean Martin, Lea Massari, Rosy Varte, Catherine Morin, Jean-François Balmer, Roland Dubillard.

Sortie salles France: 9 Avril 1975

FILMOGRAPHIE: Henry Verneuil (de son vrai nom Achod Malakian) est un réalisateur et scénariste  français d'origine arménienne, né le 15 Octobre 1920 à Rodosto, décédé le 11 Janvier 2002 à Bagnolet.
1951: La Table aux crevés. 1952: Le Fruit Défendu. 1952: Brelan d'As. 1953: Le Boulanger de Valorgue. 1953: Carnaval. 1953: l'Ennemi public numéro 1. 1954: Le Mouton a 5 pattes. 1955: Les Amants du Tage. 1955: Des Gens sans importance. 1956: Paris, palace Hôtel. 1957: Une Manche et la belle. 1958: Maxime. 1959: Le Grand Chef. 1959: La Vache et le Prisonnier. 1960: l'Affaire d'une Nuit. 1961: Le Président. 1961: Les Lions sont lâchés. 1962: Un Singe en Hiver. 1963: Mélodie en sous-sol. 1963: 100 000 Dollars au Soleil. 1964: Week-end à Zuydcoote. 1966: La 25è Heure. 1967: La Bataille de San Sebastian. 1969: Le Clan des Siciliens. 1971: Le Casse. 1972: Le Serpent. 1975: Peur sur la ville. 1976: Le Corps de mon ennemi. 1979: I comme Icare. 1982: Mille Milliards de Dollars. 1984: Les Morfalous. 1991: Mayrig. 1992: 588, rue du Paradis.


Gros succès populaire de l'époque, (près de 4 millions d'entrées dans l'hexagone !), Peur sur la Ville est un thriller vertigineux sublimé par la présence de notre Bebel national. L'acteur pugnace multipliant des risques inconsidérés pour l'entreprise de ces cascades non doublées. Opposé à la présence charismatique de l'acteur interlope Adalberto Maria Merli en maniaque borgne, leur confrontation s'avère une incessante course poursuite à travers l'urbanisation de la banlieue parisienne. Produit entre la France et l'Italie, on sent l'inspiration giallesque de son intrigue criminelle illustrant les exactions d'un tueur ganté sexuellement refoulé, et donc délibéré à supprimer les femmes émancipées. Sous couvert de sa pathologie misogyne, Henry Verneuil en profite pour dresser un regard social sur la liberté sexuelle de l'époque lorsque les films pornographiques en ascension envahissaient certaines salles de cinéma.


Pour corser l'investigation policière menée par le commissaire Letellier et épaulé de son bras droit Moissac (Charles Denner, parfait de sobriété en inspecteur flegme), une autre traque leur ait notamment imposée afin d'alpaguer un dangereux braqueur en fuite. A ce titre, l'interminable poursuite échevelée amorcée par nos flicards à travers les ruelles parisiennes bondées d'automobilistes et de piétons demeure un modèle d'efficacité ! Car tentant d'interpeller successivement deux individus en fuite au même instant, l'action redouble d'intensité pour compromettre à nos héros deux itinéraires contradictoires. Un dilemme inespéré jusqu'au moment où Letellier, épris de vengeance, décide de se rétracter pour finalement interpeller le braqueur criminel ! En casse-cou stoïque, Jean Paul Belmondo s'élance également sur les toitures des immeubles, accourt à travers les galeries marchandes et bondit sur les rames de métro avec une persuasion suicidaire ! Passé ce florilège de séquences vertigineuses réalisées avec souci de réalisme et extrême rigueur, Henry Verneuil continue de susciter une angoisse sous-jacente sous le mode opératoire du suspense progressif afin de parfaire les inévitables provocations délétères d'un tueur plutôt finaud.


Rythmé du score haletant d'Ennio Morricone et déployant avec une rare efficacité nombre de péripéties cinglantes lors d'une mise en scène avisée, Peur sur la Ville constitue un classique du thriller et du polar. Un concentré d'action, de suspense et d'angoisse réfutant l'esbroufe gratuite et redoublant d'intensité de par son réalisme inflexible. Enfin, Henri Verneuil n'oublie pas pour autant d'ajouter une certaine dérision chez la verve du duo formé par Bebel et Denner auquel les dialogues ciselés de Francis Veber font mouche. 

27.02.13. 3èx
Bruno Matéï


1 commentaire:

  1. Toc toc badaboum, du bébel pur jus, au sommet du cinéma qui l'a popularisé...
    Une amie chère, paix à son âme, était là pour la cascade du métro

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