jeudi 24 janvier 2013

SOCIETY

                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site horrordaily.com

de Brian Yuzna. 1989. U.S.A. 1h35. Avec Bill Warlock, Devin Devasquez, Evan Richards, Ben Meyerson, Connie Danese, Ben Slack.

FILMOGRAPHIE: Brian Yuzna est un producteur, réalisateur et scénariste américain, né en 1949 aux Philippines.
1989: Society. 1990: La Fiancée du Ré-animator. 1990: Silent Night, Deadly Night 4. 1993: Le Retour des morts-vivants 3. 1996: Le Dentiste. 1998: Progeny, l'enfant du futur. 1998: Le Dentiste 2. 2000: Faust. 2003: Beyond Ré-animator. 2004: Rottweiler. 2005: La Malédiction des Profondeurs. 2010: Amphibious 3D.


En 1989, un réalisateur néophyte élabore une série B détonante sortie de nulle part, dépeignant avec une originalité sans égale une caricature au vitriol de la bourgeoisie ricaine de Beverlly Hills. Sous influence d'un épisode de la 4è Dimension ou des délires organiques d'un Cronenberg, Society est une farce caustique à l'humour noir cinglant culminant sa dépravation sexuelle dans une partouze finale paroxystique ! Perturbé par des cauchemars récurrents, un jeune lycéen issu d'une noble famille consulte un psychologue pour tenter de remédier à ses terreurs nocturnes. Alors qu'il accumule les conquêtes féminines, Billy suspecte l'étrange comportement indécent de sa soeur et ses parents. Pour alimenter ces soupçons, un de ses camarades de classe, David, lui fait écouter une étrange cassette audio auquel ses parents semblent s'adonner à des plaisirs incestueux. Le lendemain, le témoin meurt dans un accident de voiture. Série B d'apparence conventionnelle, desservie par une facture télévisuelle à la mise en scène débutante, Society s'élabore finalement en immense farce macabre dans sa métaphore sur le cannibalisme de la haute bourgeoisie. Empreint de dérision et d'érotisme coquin, la première partie nous décrit une jeunesse huppée de la Californie s'adonnant aux traditionnels conflits machistes pour de futiles flirts avec des potiches sexy. Peu à peu, l'atmosphère paisible mais factice de cette petite bourgeoisie va rapidement changer de ton avec l'attitude parano du jeune Billy.



Plongé dans une psychose toujours plus contraignante, le lycéen va peu à peu remarquer l'attitude inconvenante de certains proches de son entourage mais aussi celle de sa propre famille. Certains citadins semblent en effet avoir un penchant fétichiste pour toute déviance sexuelle, alors que la mère bedonnante d'une de ses amies éprouve un penchant obsessionnel pour les mèches de cheveux ! Si Brian Yuzna se révèle en l'occurrence un réalisateur novice peut adroit dans le maniement de sa caméra, il réussit à instaurer un climat d'inquiétude et d'étrangeté d'une manière palpable ! Le comportement versatile ou interlope de certains des antagonistes, la découverte macabre de témoins assassinés et leur résurrection imposée nous assaillent de doutes et de questionnements laissés en suspens. Avec une certaine habileté, le réalisateur réussit donc à nous façonner un long-métrage atypique, gros bordel incongru au cours duquel son point d'orgue orgasmique va arborer une audace visuelle hallucinée ! Ce bouquet final cartoonesque, où des corps dénudés se combinent à d'autres pour pratiquer des échanges sexuels et cannibales, est transcendé par les FX de Screaming Mad George ! Et on peut dire que l'équipe s'en est donné à coeur joie pour nous confectionner des séquences (gluantes) de transformation corporelle encore jamais vues au cinéma ! (les corps se décomposent en masse gélatineuse ou se synthétisent d'une manière destructurée !)


La grande bouffe
Drôlement sardonique, inquiétant et dérangeant, Society s'érige en satire sociale pour illustrer le cynisme de la haute bourgeoisie s'adonnant uniquement aux plaisirs de la chair ! Déployant dans sa dernière partie des effets-spéciaux d'une inventivité ahurissante, cette petite perle incongrue n'a toujours rien perdu de sa verve insolente et de son mystère insoluble. 

*Bruno 
24.01.13
17.09.22

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