lundi 7 janvier 2013

Psychose, Phase 3 (The Legacy)

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site a2.moovidadb.com

de Richard Marquand. 1978. Angleterre/U.S.A. 1h39. Avec Katharine Ross, Sam Elliott, John Standing, Ian Hogg, Margaret Tyzack, Charles Gray, Roger Daltrey.

Sortie salles France: 2 Avril 1980. Angleterre: Septembre 1978

FILMOGRAPHIERichard Marquand est un réalisateur et producteur anglais, né le 22 Septembre 1938 à Cardiff, Pays de Galles, décédé le 4 Septembre 1987 à l'âge de 48 ans d'un accident vasculaire cérébral. 1970: Edward 2 (télé-film). 1971: The Search for the Nile (télé-film). 1975: The Puritain Experience: Forsaking England (moyen métrage). 1976: NBC Special Tret (télé-film). 1978: Psychose Phase 3. 1979: Birth of the Beatles. 1981: l'Arme à l'oeil. 1983: Le Retour du Jedi. 1984: French Lover. 1985: A double tranchant. 1987: Heart of Fire.


Dans la mouvance de Suspiria, Rosemary's Baby et consorts, Psychose phase 3 traite conformément du satanisme et de la sorcellerie sous l'effigie d'une modeste série B parfaitement efficace. Bien connu des amateurs de Fantastique qui ont pu le découvrir chez les tenanciers des vidéos lors des années 80, le premier long-métrage de Richard Marquand est un honnête divertissement réalisé sans prétention, tout à fait sympathique à travers son sens du rythme métronome. Le pitchA la suite d'un accident de moto, un couple est convié à séjourner dans le manoir du milliardaire Jason Montoulive. Alors que d'autres invités viennent s'y rejoindre, de mystérieux incidents meurtriers vont se succéder. Margaret et Pete décident de quitter la demeure, en vain...


Psychose Phase 3 est le genre de série B mineure de par son scénario orthodoxe et sa mise en scène dépouillée mais qui parvient sans difficulté à insuffler une indéniable sympathie auprès de l'aficionado du genre. Avec la bonhomie complice de la radieuse (et si rare !) Katharine Ross, convoyée du briscard moustachu Sam Elliott, ainsi que d'autres seconds rôles aussi avenants (le chanteur des Who, Roger Daltrey et le vétéran Charles Gray), cette énième conjuration sataniste réussit sans peine à préserver un intérêt constant. Et si l'on peut reprocher certaines facilités (les démêlés du couple manquent parfois un tantinet de persuasion), un faux raccord (l'attaque des rottweilers sur Pete) et quelques futiles incohérences, son intrigue occulte traitant de sorcellerie et de réincarnation suscite interrogation auprès de l'atavisme d'un milliardaire corrompu. Emaillé de séquences-chocs parfois spectaculaires ou intenses (immolation à travers les flammes de cheminée, étouffement par nourriture, noyade dans une piscine, empalements par des éclats de verre), Psychose Phase 3 réussit par ailleurs à insérer quelques péripéties haletantes. A l'instar de cette fuite chaotique entamée par le couple pour rejoindre leur bercail. Car tentant de s'échapper en désespoir de cause à cheval puis en voiture, les deux amants vont devoir emprunter le même parcours champêtre de façon récursive !


On pense parfois à Suspiria pour le cérémonial de cette étrange confrérie réunie autour d'un vieillard moribond, le caractère interlope de ses protagonistes (la majordome insidieuse est parfaite de présence délétère de par son flegme impassible !), et le décor baroque d'une piscine pourvue d'un esthétisme raffiné. Quelques rebondissements viennent également crédibiliser l'énigme ésotérique (la raison pour laquelle 5 membres des invités doivent être sacrifiés) avant la révélation escomptée d'un point d'orgue démoniaque non exempt de déconvenues. Enfin, en ce qui concerne son score musical, certains spectateurs pourront sourire de sa mélodie enjouée plutôt obsolète. En l'occurrence, cette sonorité pop typique des seventies lui renforce pourtant un charme rétro non négligeable.


Agréablement limpide et ludique à travers son classicisme contemporain mais efficace et très attachant, Psychose Phase 3 réussit comme par miracle à engendrer une série B trépidante dont le rythme alerte le prémunit de sa banalité. En prime, l'aspect gothique érigé autour d'un manoir british ainsi le caractère trouble de sa conspiration surnaturelle véhiculent un pouvoir de fascination quelque peu diaphane avant de nous surprendre par son final anti happy-end. 

*Eric Binford
15.09.21. 4èX
07.01.13. 


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