lundi 24 décembre 2012

FRANKENWEENIE

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site melty.fr

de Tim Burton. 2012. U.S.A. 1h30. Noir et Blanc.

Sortie salles France: 31 Octobre 2012. U.S: 5 Octobre 2012

Récompenses: Prix du Meilleur Film d'animation
Prix du Meilleur Film d'animation: New York Film Critics Circle Awards
Prix du Meilleur Film d'animation: Boston Society of Fil Critics Awards
Prix du Meilleur Film d'animation: Florida Film Critics Circle Awards
Prix du Meilleur Film d'animation: Kansas City Film Critics Circle Awards

FILMOGRAPHIE: Timothy William Burton, dit Tim Burton, est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 25 Août 1958 à Burbank en Californie.
1985: Pee-Wee Big Adventure. 1988: Beetlejuice. 1989: Batman. 1990: Edward aux mains d'argent. 1992: Batman, le Défi. 1994: Ed Wood. 1996: Mars Attacks ! 1999: Sleepy Hollow. 2001: La Planète des Singes. 2003: Big Fish. 2005: Charlie et la Chocolaterie. 2005: Les Noces Funèbres. 2008: Sweeney Todd. 2010: Alice au payx des Merveilles. 2012: Dark Shadows. 2012: Frankenweenie.


Sept ans après les Noces Funèbres, Tim Burton renoue avec l'animation conçue en stop motion pour adapter l'un de ses premiers courts, Frankenweenie. Hommage à Frankenstein et aux monstres hybrides, ode au droit à la différence, Frankenweenie est une comédie débridée à la poésie macabre prédominante. Tourné dans un noir et blanc immaculé afin de mieux suggérer l'atmosphère monocorde de James Whale, cette perle funeste allie avec insolence, fantaisie, tendresse et émotion. Après avoir perdu son chien mortellement blessé par une voiture, le jeune Victor Frankenstein se destine à réanimer son cadavre. Revenu à la vie, Sparky commence à attiser la curiosité des camarades de son maître après s'être échappé de sa maison. En prime, depuis que leur professeur de Biologie a lancé un concours de science, certains élèves envisagent à leur tour de ranimer leurs défunts animaux pour remporter le 1er prix. 


Cette déclinaison infantile du célèbre Frankenstein est d'abord une réussite esthétique probante dans sa facture monochrome contrastant avec la richesse de décors crépusculaires (cimetière gothique, moulin à vent, grenier régi en laboratoire d'expérimentation). L'atmosphère lugubre qui en émane et son thème métaphysique imparti à la résurrection véhiculent des images picturales emplies de poésie. A partir d'un argument fantastique notoire, Tim Burton nous confectionne une irrésistible comédie bourrée de références aux classiques du film de monstres (Gamera, Dracula, la Momie, la Fiancée de Frankenstein, voir même Gremlins !). D'autant plus que la narration délirante regorge dans sa seconde partie de péripéties particulièrement échevelées. En effet, la dernière demi-heure, intense et homérique, déploie un attirail de monstres belliqueux venus semer la panique en plein centre-ville. Que ce soit en interne d'une fête foraine où chaque créature investit les lieux avec une vigueur cinglante ou au sein d'un moulin enflammé auquel les villageois s'étaient réunis pour traquer le petit Sparky.


Le soin méticuleux octroyé à la confection des personnages se révèlent saisissant de réalisme dans leur physionomie caricaturale où chacun s'alloue d'une personnalité distincte. Leur caractère commun s'avérant bien défini si bien que l'on s'attache facilement aux mesquineries des gamins indisciplinés (façon Goonies !) épris d'expériences morbides à daigner réveiller les morts ! Mention spéciale au camarade de Victor, gamin insidieux incapable de garder sa langue dans sa poche avec sa dentition effrayante ! D'autres protagonistes snobs et interlopes (l'instituteur de biologie passionné par ses cours d'enseignement), marginaux (la gamine mortuaire et son étrange chat) ou bougons (le voisin bedonnant féru de botanique) nous communiquent autant de ferveur dans leur personnalité spontanée.
Sous l'entremise d'un jeune enfant épris d'amour pour son chien, Tim Burton accorde notamment beaucoup d'intérêt à illustrer avec une infinie tendresse l'émotion partagée entre l'homme et l'animal. Plusieurs séquences poétiques laisse place à de jolis moments intimistes (Victor, plongé dans l'amertume de l'existence. Sparky, réfugié sur sa tombe pour s'isoler d'une population intolérante), tandis que d'autres situations débridées distillent une cocasserie irrésistible (les altercations entre Victor et son voisin opiniâtre, la conjonction électrique entre Sparky et la chienne de la voisine, les cours de biologie où chaque élève semble transi d'émoi devant la persuasion drastique de leur professeur). Spoiler ! A contrario, on regrettera l'aspect conventionnel de son happy-end inutilement niais car glorifiant une résurrection salvatrice. Fin du Spoiler.


En traitant des thèmes du droit à la différence et de l'indéfectible fraternité impartie entre l'homme et l'animal, Frankenweenie constitue une fantaisie macabre à l'inventivité expansive. Le soin assidu imparti à l'extravagance des personnages, son esthétisme sépulcrale et la compassion entretenue au cours du cheminement mystique de Victor s'harmonisent afin d'agrémenter un hommage cartoonesque au mythe de Frankenstein.

24.12.12
Bruno Matéï


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire