lundi 5 novembre 2012

UN TUEUR DANS LA VILLE (The Clairvoyant / The Killing Hour)

Photo empruntée sur Google, appartenant au site Intemporel.com

d'Armand Mastroianni. 1982. 1h37. U.S.A. Avec Perry King, Norman Parker, Elizabeth Kemp, Kenneth McMillan, Jon Polito, Joe Morton.

Sortie salles France: 24 Octobre 1982. U.S: 1985 (uniquement en vidéo)

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Amand Mastroianni est un réalisateur et scénariste américain, né le 1er Août 1948 à New-York. A partir de 1989, l'essentiel de sa carrière est érigée sous le label de télé-films et séries TV. 1980: Noces Sanglantes. 1982: Un Tueur dans la Ville. 1985: Tales from the Darkside (série TV). 1986: The Supernaturals. 1987: Distortions (Machinations). 1989: Cameron's Closet.


Le cadavre d'une jeune femme est repêchée par la police dans un canal new-yorkais. Ce crime est le premier d'une longue série dont l'une des particularité émane des menottes infligées sur les poignets des victimes. La police impuissante patauge par manque de mobile et de preuves, jusqu'au jour où une clairvoyante, étudiantes en beaux arts, ne vienne les épauler avec ses dessins prémonitoires. A l'origine conçu par William Friedkin, cette seconde réalisation d'un vétéran de la TV puise son originalité dans son thème de la prescience et du climat trouble d'une série d'homicides particulièrement cruels. Hormis sa facture télévisuelle et sa mise en scène routinière, Un Tueur dans la Ville réussit facilement à nous tenir en haleine parmi l'efficience d'un script intrigant (entre fausses pistes et romance en trio) et la spontanéité attachante des comédiens de seconde zone. D'ailleurs, pour les fans du délirant Class 84 sorti la même année, ils pourront reconnaître Perry King, l'ancien professeur féru d'auto-justice, reconverti ici en journaliste arrogant et arriviste.


Ce qui interpelle lors de cette investigation criminelle matinée de surnaturel, c'est la cruauté des meurtres accomplis sans concession par un meurtrier sans visage. Ils se révèlent d'autant plus inventifs pour les lieux dans lesquels les victimes sont embrigadées (véhicule, piscine, ascenseur) qu'elles n'ont aucune chance de se dépêtrer des menottes attachées à leurs poignets. Cet effet de claustration est particulièrement bien rendu avec une séquence aquatique auquel un individu tente de s'extraire la tête hors de l'eau en essayant par tous les moyens de se libérer des menottes de sa cheville. Le sentiment d'insécurité est notamment exacerbé par l'éclairage de néons orangers d'une piscine couverte subitement obscurcie de pénombre. Enfin, vers la dernière partie, une séquence de viol particulièrement crue et malsaine n'hésite pas à incommoder le spectateur par son réalisme glauque résultant d'exactions masochistes de tortionnaires. Dans la chambre d'un hôtel miteux, ils s'accordent des jeux sexuels avec le consentement d'une femme menottée jusqu'à lui infliger divers sévices corporels, telle cette torture à la cigarette. L'ambiance feutrée émanant du mutisme des assaillants est également appuyée d'une bande-son bourdonnante. Quand à la résolution de l'intrigue, elle se révèle assez étonnante quant à l'identité du meurtrier ainsi que son mobile imputé à une sinistre affaire crapuleuse.


Agréablement troussé et incarné par d'attachants comédiens, Un Tueur dans la Ville est un curieux thriller qui ne manque pas de susciter anxiété et appréhension face à une énigme particulièrement ombrageuse. A découvrir chez les amateurs de thriller marginal si bien que son ambiance glauque ne manque pas d'intensité pour dépeindre l'opacité d'une cité urbaine rongée par le Mal.

05.11.12
Bruno Matéï


2 commentaires:

  1. j'avais complètement oublié cette affiche mais en la (re)voyant je me souviens très bien rester scotché devant en allant au cinéma (film que je ne pouvais voir, j'avais pas l'age), cette affiche est puissante.
    bon souvenir !

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  2. Pareil pour moi Chris, j'ai été envoûté par l'affiche ciné ainsi que la jaquette vhs, fidèle à son aspect d'origine.

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