lundi 26 novembre 2012

L'Etrange Créature du Lac noir (The Creature from the Black Lagoon)

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site filmosphere.com

de Jack Arnold. 1954. U.S.A. 1h19. Avec Richard Carlson, Julie Adams, Richard Denning, Antonio Moreno, Nestor Paiva, Whit Bissell, Sydney Mason, Bernie Gozier.

Sortie salles France: 13 Avril 1955. U.S: 5 Mars 1954

FILMOGRAPHIE: Jack Arnold est un réalisateur américain, né le 14 Octobre 1916, décédé le 17 Mars 1992. 1950: With These Hands. 1953: Le Crime de la semaine. 1953: Filles dans la nuit. 1953: Le Météore de la nuit. 1954: l'Etrange Créature du lac noir. 1955: La Revanche de la créature. 1955: Tornade sur la ville. 1955: Tarantula. 1955: Crépuscule Sanglant. 1956: Faux Monnayeurs. 1957: l'Homme qui Rétrécit. 1957: Le Salaire du Diable. 1958: Le Monstre des abîmes. 1958: Madame et son pilote. 1959: Une Balle signé X. 1960: La Souris qui rugissait. 1961: l'Américaine et l'amour. 1964: Pleins phares. 1969: Hello Down There. 1975: The Swiss Conspiracy.


Classique du monster movie des années 50 , l'Etrange Créature du lac noir marqua notamment une génération de cinéphile quand il fut autrefois projeté à la télévision dans le cadre de l'émission d'Eddie Mitchel, la Dernière Séance. Tous les spectateurs s'étaient alors empressés d'acheter une paire de lunette vendue avec le magazine Télé 7 Jours afin de pouvoir bénéficier de l'effet 3D escompté. Ce 19 Octobre 1982 fut donc une première en France pour l'exploitation du relief sur petit écran. Mais en dépit de son succès d'audience inévitable, l'expérience n'a pu être renouvelée, faute de l'inefficacité visuelle des lunettes assujetties aux filtres bleues et rouges. Dans la mouvance de King KongJack Arnold nous concocte un film d'aventures riche en péripéties lorsqu'une créature amphibie sème la terreur auprès de scientifiques partis en expédition amazonienne. En effet, après avoir découvert une main fossilisée, des chercheurs décident d'embarquer à bord d'un bateau pour rejoindre le lagon noir. C'est dans cette mystérieuse lagune qu'ils vont devoir se mesurer à l'hostilité d'un monstre aquatique ! 


Suspense lattent, exotisme et frissons ludiques sont les ingrédients inhérents d'un succès si mondialement célébré à travers le monde que deux autres suites furent rapidement mises en chantier. Bien entendu, si l'aspect effrayant de la créature peut aujourd'hui prêter à sourire, son pouvoir de fascination qu'il véhicule à travers son apparence mi-humaine, mi-amphibie, ainsi que la qualité des effets-spéciaux confectionnées à l'aide d'un costume en mousse de caoutchouc, n'ont rien perdu de sa poésie formelle. A l'instar de King-Kong, Jack Arnold accorde notamment une certaine empathie pour l'amertume esseulée du monstre, subitement épris d'affection pour Kay Lawrence, la jeune femme du Dr Reed. En outre, à travers le profil arrogant d'un rival mégalo (le Dr Mark Williams), il met en exergue l'avidité de l'homme délibéré à capturer une espèce inconnue pour son ego et sa quête métaphysique sur l'origine de l'univers. Il confronte par ailleurs l'intrusion désinvolte de chercheurs notables au sein d'un environnement sauvage où la nature était en parfaite harmonie.  Au fil des nombreuses estocades improvisées par la créature toujours plus coriace, la vigueur de la mise en scène s'impartie d'un rythme davantage haletant lorsque nos héros bloqués en interne de la lagune seront contraints de se défaire d'un barrage pour retrouver la liberté.


De par sa jolie photo monochrome, la dextérité d'une réalisation efficace, le talent de ses interprètes et surtout le magnétisme inquiétant du monstre amphibien, l'Etrange créature du Lac noir perdure son pouvoir attractif avec un charme naïf irrépressible. 

*Bruno
26.11.12

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