mercredi 21 novembre 2012

LES BETES DU SUD SAUVAGE (Beasts of the Southern Wild). Grand Prix à Sundance 2012.

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site thethirdray.com

de Benh Zeitlin. 2012. U.S.A. 1h32. Avec Quvenzhané Wallis, Dwight Henry, Levy Easterly, Lowell Landes, Pamela Harper, Gina Montana.

Sortie salles France: 12 Décembre 2012. U.S: 20 Janvier 2012 (à Sundance). 27 Juin 2012 (nationale)

FILMOGRAPHIE: Benh Zeitlin est un réalisateur, scénariste, compositeur américain, né à New-York.
2012: Les bêtes du Sud Sauvage


Comment entamer une critique concrète après avoir vécu un tel moment de grâce ! Ou plutôt comment se remettre d'un feu d'artifice aussi flamboyant, vortex d'émotions où la notion de réalité se transcende par la chimère d'un conte existentiel ! Sortir de la projo des Bêtes du sud sauvage est une houleuse gageure tant le réalisateur est parvenu à nous immerger de façon sensitive dans l'introspection utopique d'une fillette de 6 ans. Car d'une imagination sans égale, son vocabulaire créatif et visionnaire nous extériorise des instants épiques sur le destin des aurochs, ou autrement prodigieux de par la présence fantasmatique de sa reine mère. Originaire du Bayou de Louisiane, Hushpuppy vit en précarité avec son père autoritaire dans une cabane décharnée. Un jour, un désastre écologique les contraint de fuir leur contrée reculée. Sur leur chemin d'une morne rivière, des aides humanitaires leur prêtent main forte au moment même où le paternel semble souffrir d'une grave pathologie. Démunie mais débordante de foi et de bravoure que son père lui inculqua sévèrement, Hushpuppy part à la recherche de sa mère disparue mais aussi à la reconquête d'une terre nouvelle.


Adapté d'une pièce de théâtre écrite par Lucy Alibar et incarné par des comédiens non professionnels époustouflants de candeur humaniste, la première oeuvre de Benh Zeitlin demeure un hymne universel, un témoignage vibrant sur l'exclusion des défavorisés. Ainsi, à travers sa réalisation vertigineuse auscultant la beauté (détaillée) de la nature et sa faune primitive, le réalisateur illusionniste improvise des instants de grâce, de moments fastes de poésie candide à travers les yeux d'une fillette en quête identitaire. Observant avec minutie le monde sauvage qui l'entoure de par sa mentalité florissante, le périple de Hushpuppy constitue un récit initiatique jalonné d'aventures humaines parmi son ethnie revenue à l'état primitif. Faute d'une société égocentrique évoluant dans une technologie avancée, Ben Zeitlin nous retrace donc l'existence de ces pèlerins du Sud sauvage livrés à leur propre autonomie car écartés de la pollution des urbanisations. Parqués dans des taudis insalubres où l'alcool coule à flot, ces hommes et ces femmes désoeuvrés n'ont pourtant rien perdu de leur dignité et de leur bravoure afin de survivre dans un milieu hostile où les mammifères, poissons et crustacés s'avèrent une offrande en guise de nutrition. Avec dureté mais aussi une infinie tendresse, les Bêtes du sud sauvage nous transfigure à terme l'histoire d'amour entre une oracle infantile et son père castrateur, destinés à s'affronter pour mieux s'accepter et s'y chérir.


Le berceau de la vie
Conte métaphysique, cantique à l'écologie, initiation à l'apprentissage, réflexion mystique sur l'instinct primitif entre l'homme et l'animal, histoire d'amour paternelle, Les Bêtes du sud sauvages est une élégie existentielle déployant une féerie formelle touchée par la virginité. D'une sensibilité à fleur de peau donc auprès d'une pudeur viscérale, le parcours lyrique de Hushpuppy se décline en souffle romanesque. Le poème existentiel d'une sauvageonne hurlant sa foi afin d'y prôner la pureté de la nature. Plus qu'un chef-d'oeuvre, une leçon d'humanisme, une commémoration à notre instinct de survie, une rage de vivre inébranlable, un crève coeur scandé d'une mélodie prude où l'illusion du 7è art n'eut jamais été aussi fastueuse qu'au sein de son parti-pris émotionnel (filmé à hauteur d'hommes une pléthore de thèmes universels où amour, faune et flore y sont en harmonie). Un retour au source en somme, vers nos propres origines ancestrales...

La critique de mon ami Gilles Rolland : http://www.onrembobine.fr/critiques/critique-les-betes-du-sud-sauvage

Dédicace à Alexandra Louvet et Sylvain Blanchard
21.11.12
Bruno 

RécompensesGrand Prix du Jury au Festival de Deauville, 2012
Prix de la révélation Cartier au Festival de Deauville, 2012
Grand Prix du Jury à Benh Zeitlin au Festival du film de Sundance
Caméra d'Or au Festival de Cannes, 2012
Prix FIPRESCI décerné par le jury d'Un certain regard au Festival de Cannes, 2012
Prix du Jury oecuménique (mention spéciale) au Festival de Cannes, 2012
Prix Regard Jeune au Festival de Cannes, 2012
Prix du Meilleur Premier Film au Festival International du film de Stockholm


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