mercredi 17 octobre 2012

REVENGE: A LOVE STORY (Fuk Sau che chi sei)

Photo empruntée sur Google, appartenant au site a2.moovidadb.com

de Wong Ching-Po. 2010. Hong-Kong. 1h35. Avec Chin Siu-Ho, Juno Mak Chun-Lung, Lam Ling-Yuen, Lau Wing, Sora Aoi, Sun Wai-Lin, Tony Ho Wah-Chiu, Wong Shu-Tong.

FILMOGRAPHIE: Wong Ching-Po est un réalisateur, scénariste, acteur, compositeur, monteur et producteur
2002: Fu bo
2004: La Voie du Jiang Hu
2005: Ah sou
2008: Sup Fun chung ching
2010: Revenge: a love story
2011: Bao wei zhan dui zhi chu dong la ! Peng You !
2013: Once Upon a Time in Shangai


Surfant sur les dernières productions asiatiques compromises dans l'action ultra violente toujours plus rugueuse, Revenge: A Love Story débute à la manière d'un thriller sordide pour se confiner vers le revenge movie bicéphale. Un serial-killer commet une série de meurtres crapuleux sur deux femmes enceintes alors qu'un flic est porté disparu. Le criminel âgé de 23 ans et souffrant d'autisme vient à peine de purger une peine de 6 mois de prison pour une condamnation erronée. Sa vengeance implacable ne fait que commencer...
Ca démarre sec avec le meurtre crapuleux de deux femmes enceintes dont le foetus leur sera extirpé (le hors-champ élude le pire !) tandis qu'un sexagénaire est retrouvé mort noyé dans une baignoire. La disparition d'un flic va venir confirmer aux autorités qu'un tueur en série sévi dans le quartier. Rapidement, le suspect est interpellé ! ATTENTION SPOILER !!! Flash back sur son passé romantique avec une jeune fille déficiente suivi de leur calvaire imposé par une bande de flics corrompus. FIN DU SPOILER. On n'en dira pas plus pour ne pas ébruiter cette glauque histoire de vengeance mais un revirement intéressant va venir inverser les rôles impartis. Là où le bourreau se présentait comme une ordure à exterminer de façon sommaire, son passé traumatique va finalement nous dévoiler les clauses véritables qui ont pu pousser cet homme à commettre l'irréparable.


Ultra violent et gore envers certains actes de torture, règlements de comptes au gunfight, confrontations physiques et autres meurtres d'infanticide, les séquences chocs qui émaillent le récit se voient toutefois épargnées d'une complaisance putassière trop souvent présente dans ce genre de production. Son scénario structuré avec dextérité voue son efficacité grâce à la saveur aigre d'une histoire de vengeance hallucinée auquel un autiste s'empresse d'achever sa besogne. En outre, la romance allouée aux deux protagonistes épris de romance véhicule un intérêt constant dans leur cheminement hasardeux jusqu'au fameux drame inconvenu. Une inévitable empathie nous ait donc accordée pour ces amants déchus, d'autant plus que l'administration policière conçue pour protéger le citoyen est ici reléguée au rang de tortionnaires véreux. La mise en scène inventive et inspirée dans ces angles de vue géométriques multiplie ses fulgurances en adoptant parfois le principe du slow motion. En prime, une certaine poésie découle parfois d'une nature clairsemée étrangement sereine ou d'une nuit féerique quand d'immenses poupées gonflables animées ravivent les coeurs (le cadeau de Kit à sa dulcinée Wing). Jusqu'ici tout va bien dans ce scénario interlope utilisant avec une efficience probable action vindicative compromise par des règlements de compte singuliers (certaines séquences brutales surprennent par leur tonalité insolite).
Seulement voilà, le dernier quart d'heure maladroit dans sa thématique de la rémission tributaire d'une repentance religieuse va accumuler les lourdeurs pour tenter de nous convaincre qu'un leader préalablement licencieux a subitement trouvé la voie de la rédemption. Pire encore, son épilogue ridicule et équivoque se vautre dans une forme de mysticisme fumeux pour harmoniser des retrouvailles spirituelles.


Hormis certaines invraisemblances ou facilités (notamment toute la partie furtivement expédiée, centrée autour de l'hôpital quand notre tueur accoutré d'une blouse blanche va échapper à tout le personnel) et son point d'orgue équivoque, Revenge: A Love Story est un thriller suffisamment bien troussé, haletant et intense pour contenter l'amateur de thriller stylisé ultra violent. D'autant plus que l'interprétation d'ensemble renforce son capital crédule avec une mention probante pour le jeu dense du tueur impassible et mutique. A découvrir.

P.S: A éviter la VF exécrable !

Dédicace à Jenny Winter
17.10.12
Bruno Matéï

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