mercredi 24 octobre 2012

Blade 2

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site dvdsreleasedates.com

de Guillermo Del Toro. 200 . U.S.A. 1h57. Avec Wesley Snipes, Leonor Varela, Kris Kristofferson, Ron Perlman, Luke Goss, Norman Reedus, Thomas Kretschmann, Matt Schulze, Danny John-Jules, Donnie Yen.

Sortie salles France: 19 Juin 2002. U.S: 22 Mars 2002

FILMOGRAPHIE: Guillermo Del Toro est un réalisateur, scénariste, romancier et producteur américain, né le 9 Octobre 1964 à Guadalajara (Jalisco, Mexique). 1993: Cronos. 1997: Mimic. 2001: l'Echine du Diable. 2002: Blade 2. 2004: Hellboy. 2006: Le Labyrinthe de Pan. 2008: Hellboy 2. 2013: Pacific Rim.


Oubliez le premier opus, série B ado mignarde et formatée (pardon pour les fans), et plongez vous dans l'univers destroy de Blade II, concocté par l'omnipotent Guillermo Del Toro. Gigantesque actionner bourrin démesuré et flamboyant, ce second volet des aventures de notre (super)héros technoïde, mi homme, mi-vampire, déploie un florilège de séquences homériques d'une fluidité émoustillante. Ainsi, Blade est aujourd'hui contraint de s'allier avec ses ennemis vampirisés pour déjouer le projet d'un antagoniste encore plus délétère que ces prédécesseurs ! Un vampire invincible puisque doué d'une force imputrescible ! Avec sa clique d'équipiers aux dents longues et lunettes noires, d'un bricoleur et de son vieil ami Abraham, Blade devra se mesurer à ces nouveaux mutants afin d'empêcher la propagation furtive d'un virus irréversible. De par sa photo sépia aux teintes fluos oscillant l'azur et le safran, Blade II illustre avec souci formel la retranscription d'un univers high-tech rubigineux combiné à une architecture gothique dans ces localités ténébreuses. Tant auprès de l'antre du repère des vampires et leur labo sujet à diverses expérimentations sur des foetus ou encore de la planque localisée dans des égouts infestés de goules. Qui plus est, l'attirail des armes à feu de taille disproportionnée et la sophistication des nouveaux gadgets conçus pour ruser nos vampires (les sphères régies par minuterie pour y extraire des flashs aveuglants) demeurent des accessoires en sus afin de permettre à Guillermo Del Toro d'élaborer un univers résolument hybride. 


C'est à dire entre la modernité futuriste (le lieu high-tech de la boite de nuit tendance SM, la texture des sols vitreux en interne de la forteresse de Damaskinos) et l'académisme antique (certains tableaux de peinture mais aussi quelques façades murales ornés de sculpture historique chez le souverain des ténèbres). Ainsi, cette harmonie visuelle prégnante nous dépayse sans fioriture quand bien même les personnages excentriques, perfides et délétères y extériorisent une vigueur téméraire d'après leurs querelles meurtrières. En prime, sa structure narrative compromise à l'action incessante part d'un pitch ironique (Blade doit s'unir avec ses pires ennemis pour mieux parfaire un antagoniste encore plus ravageur !) pour ensuite nous surprendre lors de quelques revirements agréés (subterfuge et rancoeur vindicative viennent relancer l'intrigue avec une efficacité accrue). Mené à train d'enfer et sévèrement violent de par son réalisme percutant, Blade 2 décuple sans rougir de monstrueuses séquences d'action ! Et on peut dire qu'à ce niveau, Guillermo Del Toro nous transcende des combats d'arts martiaux (chanbara à l'appui !) et cascades vertigineuses à la dimension épique littéralement singulière ! Par conséquent, l'habileté des FX numérisés (de façon assez circonspecte) détonne si bien que le réalisateur ne cesse d'alterner ses péripéties explosives à travers un montage géométrique (une rixe renversante est interrompue par une autre baston pour ensuite revenir à sa précédente altercation !). Et pour parachever, l'aspect terrifié imposé au faciès patibulaire de nos nouveaux vampires carnassiers (car pourvus d'une mâchoire entrebâillée !) nous exacerbent une furieuse épopée sanguinaire !


Extrêmement spectaculaire et limpide à travers la lisibilité de l'action héroïque, Guillermo Del Toro fait voler en éclat le conformisme d'une franchise lucrative somme toute aseptisée. Sa richesse visuelle allouée à la société expressionniste de vampires contemporains, sa violence vigoureuse multipliant les estocades aériennes et la trogne virile de nos guerriers renfrognés embrasant toute la pellicule ! Jusqu'au crépuscule rédempteur d'une maîtresse immolée...

Dédicace à Pascal Frezzato
24.10.12. 2èx
Bruno Matéï


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