jeudi 6 septembre 2012

RUNNING MAN (The Running Man)


de Paul Michael Glaser. 1987. U.S.A. 1h40. Avec Arnold Schwarzenegger, Maria Conchita Alonso, Yaphet Kotto, Jim Brown, Jesse Ventura, Erland van Lidth, Marvin J. McIntyre, Gus Rethwisch.

Sortie salles France: 16 Mars 1988. U.S: 13 Novembre 1987

FILMOGRAPHIE: Paul Michael Glaser est un acteur et réalisateur américain, né le 25 Mars 1943 à Cambridge, Massachusetts.
1986: Le Mal par le Mal. 1987: Running Man. 1992: Le Feu sur la Glace. 1994: The air up there
1998: Kazaam


D'après un roman de Stephen King mais déjà adapté par l'écrivain Robert Sheckley en 1958, Running Man est le remake débridé de l'excellent brûlot le Prix du Danger d'Yves Boisset. Conçu sous le moule du film d'action et d'anticipation, avec, en tête d'affiche, l'une de ses plus grandes stars des années 80 (Arnorld Schwarzenneger), cette série B réjouissante joue à fond la carte du divertissement dans un esprit décomplexé de bande dessinée. Le look excentrique des antagonistes pourchassant sans répit Ben Richard et ses acolytes, accoutrés eux aussi de combinaisons futuristes en pijama criard, ainsi que le design high-tech d'une émission de télé-réalité éclairée par des néons flashys, mettent bien en évidence l'aspect dérisoire d'un jeu télévisé tributaire d'un voyeurisme vénal. 2019. Dans une société despotiste, un programme TV diffusé 24 heures sur 24 retransmet la course contre la mort d'ex taulards pourchassés par une horde de guerriers sanguinaires. Ben Richards, ancien flic injustement condamné pour une série de crimes qu'il n'a pas commis est recruté dans l'émission "Running Man" avec l'aide de deux anciens camarades de prison. Au sein d'un itinéraire semé d'embûches, les trois fugitifs vont tenter par tous les moyens de sortir vivants de ce traquenard auquel des millions de spectateurs sont rivés devant leur poste pour ovationner le spectacle barbare.


Bien entendu, son pitch préfigurant l'ascension de notre télé-réalité est ici un prétexte pour proposer un film d'action particulièrement bien troussé et à la mécanique d'efficacité indéniable. Toutefois, son ton sarcastique met en évidence la dérision d'un show tv inspiré des jeux de cirque de la Rome antique, alors que tous les citoyens lobotomisés par une propagande fasciste sont devenus de parfaits abrutis. Hormis son côté ludique diablement jouissif, mené à un rythme alerte, une certaine réflexion sur les dérives du sensationnalisme et le contrôle des masses populaires est néanmoins mise en exergue. Au sous-texte social, Paul Michael Glaser dénonce donc les exactions d'une télé spectacle avide de voyeurisme et la prohibition d'une société dictatoriale endoctrinant son peuple par le pouvoir des médias. Avec ses trépidantes séquences de courses-poursuites, sa panoplie de personnages grotesques, le charme latino de Maria Conchita Alonso et le cabotinage viril de Schwarzenegger (cigare au bec façon Commando !), Running Man s'avère un gros défouloir assumé ne se prenant jamais au sérieux. Mais la palme de l'hilarité en revient à la verve de ces dialogues et l'accoutrement de ces nouveaux guerriers aux pseudos saugrenus, endossés de déguisements futuristes comparables à des sapins de noël ! Que ce soit Buzzsaw, le vicking à la tronçonneuse, Subzero, le sumo adepte du hockey sur glace, Dynamo, le rondouillard garni d'ampoules électriques ou encore Fireball, le black power pourvu d'un lance-flamme !


Formidablement jouissif, bourré de dérision et complètement désinhibé dans sa violence cartoonesque, Running Man est en l'occurrence une petite perle du cinéma d'action encore plus attrayante qu'à l'époque de sa sortie. Car aujourd'hui son côté rétro est d'autant plus contrasté qu'il évoque de manière métaphorique l'aspect grand-guignolesque de nos émissions de télé-réalité. En prime, la qualité de ses effets-spéciaux (l'accès des joueurs par l'entrée vertigineuse du tunnel) est encore étonnamment concluante. 

06.09.12. 3èx
Bruno Matéï



Apport technique du Blu-ray: 7/10

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