mardi 12 juin 2012

ATOMIC CYBORG (Vendetta dal futuro)

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site moviepostershop.com

de Sergio Martino (Martin Dolman). 1985. Italie. 1h34. Avec Daniel Greene, John Saxon, George Eastman, Claudio Cassinelli, Janet Agren.

Sortie salles France: 26 Mars 1986

FILMOGRAPHIESergio Martino est un réalisateur, producteur et scénariste italien né le 19 Juillet 1938 à Rome (Italie). 1970: l'Amérique à nu. Arizona se déchaine. 1971: l'Etrange vice de Mme Wardh. La Queue du Scorpion. l'Alliance Invisible. 1973: Mademoiselle Cuisses longues. 1973: Torso. 1975: Le Parfum du Diable. 1977: Mannaja, l'homme à la hache. 1978: La Montagne du Dieu Cannibale. 1979: Le Continent des Hommes poissons. Le Grand Alligator. 1982: Crimes au cimetière étrusque. 1983: 2019, Après la Chute de New-York. 1985: Atomic Cyborg. 1989: Casablanca Express. 1990: Mal d'Africa. Sulle tracce del condor.

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Deux ans après son fleuron post-apo 2019, Après la chute de New-York, Sergio Martino récidive à piller gentiment les succès notoires outre-atlantique pour amorcer Atomic Cyborg. Ce succédané transalpin de Terminator préfigure notamment avec deux ans d'avance le chef-d'oeuvre de Verhoven, Robocop (pour la quête identitaire du robot asservi par son créateur arriviste)A titre d'anecdote, le film fut en outre endeuillé par la disparition de l'acteur Claudio Cassinelli (Peter Hallo), décédé sur le tournage dans un accident d'hélicoptère. Avec cette tragédie impondérable, Sergio Martino fut contraint de modifier l'agencement de son final explosif. Après avoir épargné la vie d'un militant écologiste, Paco Queruak, cyborg humain programmé pour tuer, est contraint de s'exiler dans sa contrée natale pour fuir l'entrepreneur Turner ainsi que les autorités de l'état. Dans un motel, il fait la rencontre de Linda, une jeune serveuse avec qui il décide d'entretenir une relation amoureuse. Mais des agents du FBI ainsi que les hommes de main de Turner sont lancés à ses trousses. 
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Classique bisseux des eighties, Atomic Cyborg peut sans conteste se targuer de figurer au palmarès des réussites les plus ludiques dans le domaine des ersatz des années 80. Western futuriste prenant pour cadre les contrées montagneuses de l'Arizona, cette série Z plutôt vigoureuse rivalise de péripéties débridées et de trognes délurées pour divertir les fans de nanar impayable. En dépit d'un premier quart-d'heure peu attractif et plutôt bavard, le film de Sergio Martino attise rapidement la sympathie dans son intégrité à daigner offrir au public un généreux spectacle d'action conçu sans prétention. La trame puérile et fantaisiste se résume à des confrontations musclées entre un cyborg vindicatif, destitué de sa véritable identité par la faute d'un perfide entrepreneur, délibéré à se défendre contre ses supérieurs ainsi que les autorités de l'état. De prime abord, après avoir sympathisé avec une jeune serveuse dans un motel reclus, Paco va devoir se mesurer à une bande de camionneurs, partisans musclés du bras de fer concurrentiel. Alors qu'un de leur leader influent (l'inénarrable Georges Eastman en traître cabotin !) va tout mettre en oeuvre pour le circonscrire. Comme d'habitude dans ce genre de zèderie, la maladresse des dialogues infantiles est exprimée avec un sérieux inébranlable par des comédiens au physique grotesque.


Et dans le rôle du Terminator mexicain, Daniel Greene endosse la carrure d'un héros intrépide aussi austère qu'apathique dans sa physionomie de catcheur docile. Rien que pour sa présence figée, le film est absolument incontournable et doit beaucoup au caractère pittoresque de ces déconvenues musclées avec des gros bras autoritaires ou des tueurs flegmatiques. Sa rixe hilarante avec une androïde sexy est d'ailleurs un revirement fortuit d'offensive cinglante dans les échanges de tirs et les corps à corps chorégraphiés en mode kung-fu ! Justement, le savoir-faire technique des séquences d'action et la conception efficiente de certains effets-spéciaux (la tête arrachée de la blonde humanoïde, le bras déchiqueté de Paco façon "Terminator" ou encore le coeur extirpé des entrailles de Turner) ajoute un impact attractif à ces péripéties homériques. Alors que le score de Claudio Simonetti véhicule honorablement un certain charme naïf dans sa rythmique mélancolique pour scander les mésaventures du justicier robotisé.


Conventionnel et crétin mais efficace et aussi attendrissant qu'hilarant, Atomic Cyborg est un classique bisseux de la zèderie ritale en pleine ascension du plagiat post-apo. La présence estimable de vétérans de seconde zone (George Eastman, John Saxon et surtout Daniel Greene !) et la vigueur de la mise en scène privilégiant l'action échevelée concourent de nous offrir un plaisir coupable encore plus pittoresque qu'à l'époque de sa sortie ! 
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A Claudio Cassinelli
Dédicace à Ciné-bis-art
12.06.12
Bruno Matéï

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