jeudi 19 avril 2012

L'ORDRE ET LA MORALE

Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemovies.fr
de Mathieu Kassovitz. 2011. France. 2h16. Avec Mathieu Kassovitz, Iabe Lapakas, Malik Zidi, Alexandre Steiger, Sylvie Testud, Philippe Torreton, Daniel Martin.

Sortie salles France: 16 Novembre 2011

Récompense: Grand Prix du Festival du film de Sarlat, 2011

FILMOGRAPHIE: Mathieu Kassovitz est un acteur, scénariste, réalisateur et producteur français, né le 3 Août 1967 à Paris.
1993: Métisse
1995: La Haine
1997: Assassins
2000: Les Rivières Pourpres
2003: Gothika
2008: Babylon A.D
2011: L'Ordre et la Morale
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Avertissement ! Cet hommage concerne l'avis subjectif d'un puriste amateur, amoureux de cinéma de genre, en toute indépendance. Il ne s'agit pas d'un plagiat. Toute analogie avec une critique d'un site spécifique ne serait que pure coïncidence.
Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemovies.fr
D'après le livre de Philippe Legorjus (La Morale et l'Action), Mathieu Kassovitz aura mis plus de 10 ans à échafauder son scénario remanié en 25 versions distinctes. Alors que le tournage était prévu sur les lieux mêmes de la prise d'otage d'Ouvéa, le réalisateur dû se résoudre à s'orienter vers la Polynésie française puisqu'une partie de la population calédonienne s'opposa à sa présence. D'autres controverses ont également été rapportées puisque l'armée française remis en cause la version historique des faits jugés trop militants.

Avril 1988, en Nouvelle-Calédonie. Un clan d'indépendantistes assassinent quatre gendarmes et en kidnappent 30 autres pour les emprisonner dans une grotte insulaire. Alors que l'état français déploie 300 militaires pour intimider les preneurs d'otage, le capitaine Philippe Legorjus va tenter de négocier avec les rebelles Kanaks. Des rivaux beaucoup moins délétères et sanguinaires que les médias vont daigner le prétendre.

Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemovies.fr
En frondeur intègre, Mathieu Kassovitz nous retrace le conflit politique de la Nouvelle-Calédonie survenue en 1988 avec un groupuscule d'indépendantistes opposés à l'armée française déployée de 300 hommes. Au moment des élections du second tour, un négociateur du GIGN va tenter d'apaiser la situation chez ces insurgés pour éviter un assaut meurtrier décrété par le gouvernement.
Avec une structure narrative géométrique et limpide, l'Ordre et la Morale est un drame politique captivant soulignant l'hypocrisie de certains dirigeants. Là où leur notion d'éthique est bannie au profit d'une présidence favorisant l'adversaire désigné.
Avec un souci de vérité documentée, Mathieu Kassovitz dénonce les calomnies de l'armée française, de certains politiciens et de la gendarmerie privilégiant une guerre sanglante pour favoriser le parti d'une victoire présidentielle. Alors que le capitaine Philippe Legorjus tente de gagner la confiance du chef des insurgés par un compromis pacifiste, ce négociateur compatissant va se retrouver contraint de le trahir par la cause de sa déontologie professionnelle. C'est cette confrontation humaine de deux rivaux finalement octroyés au subterfuge de la trahison que notre réalisateur nous retranscrit dans une morale indigne et intolérable, faute de l'opportunisme de nos pouvoirs politiques.
Le point d'orgue irréversible illustrant l'assaut meurtrier perpétré par l'armée française est réalisé avec un souci de réalisme cinglant. Sans esbroufe, filmés caméra à l'épaule, les combats en interne de belligérants aussi pugnaces qu'apeurés nous sont caractérisés de manière âpre et abrupte, jusqu'au bain de sang promu.

Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemovies.fr
Réflexion sur le sens de nos responsabilités et sur la moralité de nos engagements, l'Ordre et la Morale est un brûlot politique qui ose pointer du doigt la corruption déversée par certains leaders gouvernementaux, adeptes de l'extrême droite. Hormis le jeu théâtral des comédiens (en dehors de l'assurance appliquée de l'acteur Mathieu Kassovitz), ce dérisoire jeu de pouvoir démontre ici notre incapacité à gérer un conflit terroriste quand le mensonge engendre l'assassinat. Car, à l'image assumée de notre négociateur: si la vérité blesse, le mensonge tue !

Un grand merci à Cinemovies.fr
19.04.12
Bruno Matéï

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