jeudi 20 octobre 2011

HELLRAISER 2: LES ECORCHES (Hellbound: Hellraiser 2). Version Non Censurée.

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de Tony Randel. 1988. U.S.A. 1h43. Avec Clare Higgins, Ashley Laurence, Kenneth Cranham, Imogen Boorman, Sean Chapman, William Hope, Doug Bradley, Barbie Wilde, Simon Bamford, Nicholas Vince.

Sortie en salles en France le 5 Juillet 1989. U.S.A: 23 Décembre 1988.

FILMOGRAPHIE: Tony Randel est un réalisateur, scénariste et monteur américain né le 29 Mai 1956. Il est parfois crédit sous le nom de Anthony Randel. 1985: Def-Con 4. 1988: Hellraiser 2. 1992: Inside Out 2. Amityville 1993. 1993: Ticks. 1995: North Star: la légende de Ken le Survivant. 1996: Confiance Aveugle. 1996: Morsures. 1998: Assignment Berlin. 2007: The Double Born.


Un an après le succès de Hellraiser, c'est au réalisateur novice Tony Randel de succéder à Clive Barker pour façonner la suite des aventures de Pinhead et ses acolytes. D'après un scénario de Peter Atkins, Kirsty, survivante du premier volet, est placée dans un institut psychiatrique géré par le Docteur Channard. Ce médecin fasciné par le monde occulte des ténèbres fait infliger à certains de ses sujets diverses tortures qu'ils pratiquent eux mêmes sur leur corps scarifié. Grâce au matelas ensanglanté sur lequel mourut Julia, un de ses patients est immolé pour pouvoir subvenir à sa renaissance. Après ses longues recherches sur l'origine du cube maléfique, Channard exploite une jeune fille autiste afin de pouvoir déchiffrer ses secrets. Pendant ce temps, Kirsty reçoit un message de l'au-delà lui sollicitant de sauver son père prisonnier de l'enfer. 


On ne peut pas dire que la carrière de Tony Randel soit un exemple de réussites probantes dans le domaine du cinéma de genre. Pourtant, en 1988, il réalise avec ce deuxième métrage sa plus ambitieuse réussite en s'appropriant de l'univers SM de Hellraiser. Une suite respectueuse dans le sens où elle reprend la continuité des tragiques évènements survenus au préalable ainsi que le cheminement évolutif des survivants. Cette fois, Kirsty (la fille de Franck), est soignée dans un centre psychiatrique suite à son traumatisme subi par la confrérie de Pinhead. Epaulée d'une jeune patiente autiste, elles vont s'allier pour faire face à la nouvelle menace des cénobites et se retrouver projetées dans un dédale de l'enfer. Le prologue illustrant le profil pervers d'un médecin obsédé par la souffrance et l'agonie nous permet d'assister à quelques moments glauques du plus répugnant effet. Des malades moribonds et paranos, faute de prises de drogues hallucinogènes, sont enfermés dans les geôles des sous-sols de l'institut pour s'infliger quotidiennement des tortures innommables. Mais le clou du spectacle déviant est sans conteste cette séquence maladive auquel un schizophrène se retrouve invité dans la demeure familiale de Channard. Par son influence perfide, le cobaye à demi-nu nous laisse transparaître un corps malingre lardé de plaies et contusions.


Souffrant de visions infernales de lombrics et asticots lui grignotant la chair, il se mutile à nouveau le torse en se lacérant des coups de rasoir. Une séquence viscérale d'une rare violence et d'une audace si malsaine que la censure de l'époque ne manquera pas de l'éclipser pour sa diffusion en salles (mais aussi plus tard en dvd dans notre pays hexagonal). Quand à la résurrection de Julia, cadavre décharné en proie à la renaissance corporelle, la poésie morbide qui y émane donne lieu à des moments de sensualité baroque lorsqu'elle décide de s'embaumer le corps de bandelettes à l'instar d'une momie.
La suite ambitieuse et épique est une exploration au cœur des enfers régi par Léviathan. Une bataille sans merci nous est donc livré entre Kirsty, Tiffany, les Cénobites et notre nouveau duo mégalo formé par Julia et Channard. Ces séquences irréelles parfois décousues permettent tout de même de déployer un florilège de séquences cauchemardesques à l'inventivité formelle (couloirs interminables et dédales sans destination abritant des créatures hideuses). De surcroît, nous en saurons un peu plus sur le passé du leader Pinhead ainsi que ces comparses autrefois humains. Et de manière couillu, le réalisateur n'hésitera pas à les malmener pour les destituer de leur omnipotence avec un rival aussi orgueilleux. Justement, l'aspect le plus ludique sera cette fois-ci établi au profit du praticien Channard, créature tentaculaire inspirée de l'univers de Lovecraft. Un mutant humain avide de consécration et de défiance pour se mesurer à la stature de Leviathan, monolithe souverain aux pouvoirs ésotériques impénétrables.


Spectacle baroque et débridé déployant avec une imagination fertile un univers aussi fantasmagorique que ténébreux, Hellraiser 2 peut se targuer d'être la meilleure suite d'une saga inégale toujours plus mercantile. Hormis l'aspect anarchique d'une narration redondante dans ces incessants va-et-vient entre l'au-delà et la terre, ce divertissement hardgore (du moins en version Uncut !) affiche une ambition horrifique encore plus extravagante et effrontée que son modèle.  

* Bruno
07.01.19. 3èx
20.10.11.   


2 commentaires:

  1. Une scène de baiser pareille ne peut passer inaperçu pour tout amateur de cinéma.
    Cette scène est tout particulièrement un paradoxe romantique qui met le cul du spectateur entre deux chaises..
    Car enfin quoi, la tête de Kenneth Cranham vaut son pesant de cacahuètes dans cette scène.

    Ce "Hellraiser 2 " est une vraie expérience visuelle qui en fait un film d'horreur assez particulier.
    Il suffit de subir les plans montés sur le passé de Channard pour s'en convaincre, des images aux
    couleurs saturés aussi insoutenables dans leur crudités plastiques que leurs contextes cliniques.

    La musique de Christopher Young fait ici des merveilles tant elle arrive à cadrer avec les images
    et entre sans nul doute possible à 50/50 dans le succés du film et à sa notoriété.
    Je me demande s'il en aurait été de même si le choix de synthétiseurs assez répandus dans ces années là
    avaient été retenus.
    Sans doute que non, l'avantage paradoxalement de la musique classique est qu'elle ne vieillit pas.

    La postérité est donc acquise pour ce film qui à su mélanger les expériences visuelles multiples;
    Animatronic , superpositions , images par images….un condensé de ce qui se faisait de mieux à l'époque
    au service d'un scénario intelligent.
    Je ne connais pas Tony Randel , mais une chose est sûre, son film est réussi.

    PS; les 2 minutes qui se baladent entre la version uncut et l'autre est de toute évidence importante
    car elle enfonce le clou si je puis dire.
    ( elles se diffusent dans plusieurs scènes et renforcent le climax assurément).

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  2. J'ai justement fait un repack en vf de cette version uncut...bientôt sur la caverne, enfin j'espère !!

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