mardi 5 juillet 2011

FASTER


de George Tillman Jr. 2010. U.S.A. 1h38. Avec Dwayne Johnson, Billy Bob Thornton, Carla Gugino, Maggie Grace, Moon Bloodgood et Oliver Jackson-Cohen.

Sortie en salles en France le 2 mars 2011.

FILMOGRAPHIEGeorge Tillman est un réalisateur, producteur et scénariste né le 26 Janvier 1969 à Milwaukee, Wisconsin, U.S.A.
1994: Scenes for the soul, 1997: Soul Food, 2000: les Chemins de la dignité, 2009: Notorious B.I.G.

                           

Hommage subjectif d'un puriste amateur.
Le réalisateur modeste George Tillman Jr s'engage ici dans la voie du revenge movie pour illustrer une surprenante série B hargneuse à la violence sanguine, beaucoup moins superficielle et négligeable que la plupart des produits formatés pour ados turbulents. Alors que sa thématique sur la vengeance prêche intelligemment pour une repentance christianiste.

Après avoir purgé une peine de 10 ans d'emprisonnement pour une implication dans un braquage à main armé, James Cullen, dit le Driver, est fermement décidé à venger les responsables de la mort de son frère, sauvagement égorgé. Mais un inspecteur de police junkie sur le déclin et un tueur à gage méthodique sont lancés à sa trousse pour tenter de l'endiguer.

                         

A l'instar des films d'action des années 80 filmés sans prétention avec un sens de l'efficacité roublard dédié au spectaculaire pétaradant, Faster fait sacrément plaisir à voir dans le tableau orthodoxe des produits mercantiles. Il réussit sans peine à se démarquer de ses futiles concurrents facilement reconnaissables dans une abrutissante mise en forme arbitraire dénuée de fond.
Et en terme d'efficacité, Faster ne pouvait pas proposer autre chose de plus jouissif et enthousiasmant.
Si le scénario est indubitablement construit sur un canevas archi convenu, sa structure mise en place avec dextérité, l'émotion inopinée qu'il véhicule par le biais de personnages déshumanisés en quête d'exutoire et l'action incessante qui en découle nous permettent de savourer un revenge movie brutal jamais niais ou lénifiant.
Le réalisateur n'épargne toutefois pas quelques tics clippesques et artifices redondants comme certains effets de ralenti trop présents dans son premier acte. Quelques clichés sont également coutumiers au genre prescrit (le préambule dans la prison, la blonde éprise de passion amoureuse pour son tueur bellâtre, obtus d'accomplir un dernier contrat, le flic drogué voulant se racheter une conduite) mais la succession de péripéties habilement emballées réussissent sans difficulté à transcender son caractère au préalable académique.
C'est notamment la densité d'une galerie de personnages rebelles et marginaux évoluant dans une prise de conscience octroyée à la repentance qui séduit le public. Alors que l'antagoniste caractérisé par le tueur à gage arriviste semble être finalement le plus à plaindre dans son état d'esprit véreux par la quête autonome d'une victoire orgueilleuse.
La vengeance sauvage de Driver est implacable, sans concession et refus de compromis. Mais sa besogne d'exterminer implacablement chaque responsable de la mort de son frère va intelligemment le mener vers une voie cathartique par l'entremise d'une éthique religieuse.
On sera d'autant plus surpris par son final totalement impondérable culminant son point d'orgue dans un coup de théâtre délétère que personne n'aura vu arriver !

                         

Habitué aux rôles conventionnels de dur à cuire traditionnellement inexpressif,  Dwayne Johnson (The Rock) réussit enfin à se détacher des conformités pour livrer une poignante composition dans son personnage marginalisé d'anti-héros militant pour la cause de son frère. Inflexible, impassible et austère dans son impressionnante carrure de baroudeur athlétique, il s'impose frugalement à apporter une vraie dimension humaine dans sa quête de vengeance expéditive laissant augurer dans son cheminement sinistré une potentielle rédemption.

Passé inaperçu et peu valorisé par son titre sommaire lors de sa sortie, Faster est une excellente surprise vouée à distraire son spectateur dans une sincérité inespérée, car renvoyant à certains classiques (ou plaisirs coupables) des années 80 bien connus des amateurs virils (cobra, commando, Double Détente, Le Contrat, Tango et Cash, Punisher et même Terminator). Ultra violent, spectaculaire, parfois tendu et rondement mené sur une BO pop-rock endiablée, ce B movie rend honneur au genre bourrin privilégié par la caractérisation de ses personnages d'une certaine épaisseur psychologique. Tandis que sa réflexion sur la revendication vindicative allouée à une morale repentie délivre favorablement un message pacifiste inscrit sur la tolérance.

                         


05.07.11
Bruno Matéï.

5 commentaires:

  1. Surprenante ta critique! Et pour tout avouer je suis fan de "The Rock",alors cela me donne 2 bonnes raisons de le voir!

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  2. D'autant plus que je ne supporte pas l'acteur The Rock !

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  3. ça me fait drôlement plaisir de lire une telle critique de Faster, j'ai essayé de le montrer à quelques amis qui m'ont renvoyé chier en me disant que c'était de la m****....

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  4. Et ça fait plaisir de savoir que tu as apprécié ! ^^

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  5. Jérôme Le beaucoup trop bavard12 janvier 2012 à 08:40

    Autant ta critique ue le film ;-) Là j'écoute encore la BO et la chanson que l'on entend lors de sa sortie de prison (goodbye My friend) a des sonorités qui me rappelle un peu les musique des Fulci. Oui je sais, c'est vraiment tiré capilotracté mais ça m'avait vraiment frappé à la première vision.

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