vendredi 24 juin 2011

REPRESAILLES (The New Kids)


de Sean S. Cunnigham. 1985. U.S.A. 1h28. Avec Shannon Presby, Lori Loughlin, James Spader, John Filbin, David H. MacDonald, Vince Grant, Theron Montgomery, Eddie Jones.
FILMOGRAPHIE: Sean Sexton Cunningham est un réalisateur, producteur et scénariste américain né en 1941 à New-York.
1970: Art Of Marriage, 1971: l'amour à deux, 1973: Case of the Full Moon Murders, 1978: Manny's Orphans, Here Come the Tigers, 1980: Vendredi 13, 1982: A stranger is Watching, 1983: Spring Break, 1985: Représailles, 1989: M.A.L, 2001: XCU: Extrême Close Up, 2002: Invasion finale (télé-film), 2006: Trapped Ashes.

                                  

Modeste faiseur de séries B sans prétention et illustre créateur en 1980 du célèbre Vendredi 13Sean S. Cunningham réalise 5 ans après son slasher surestimé un teen movie d'exploitation, violent et brutal, sans doute influencé par l'hallucinant Class 84, sorti 3 ans au préalable. Un frère et une soeur se retrouvent orphelins à la suite du brusque décès de leurs parents dans un accident de voiture. Ils sont aimablement hébergés par leur oncle, propriétaire d'un parc d'attraction de fête foraine dans la région de Glenby. Débarqués dans un nouveau lycée, Abby et Loren vont furtivement devoir faire face à une bande de délinquants cyniques et provocateurs. Mais le frère téméraire et inflexible a fermement décidé de leur tenir tête. Une lutte incessante s'engage alors entre les deux camps rivaux jusqu'à ce que la situation s'envenime et dégénère. Correctement emballé et efficacement troussé, Représailles est un pur ersatz d'exploitation lorgnant du côté du teen movie orthodoxe oscillant avec le film de vengeance arrogant légèrement putassier. Avec la banalité inepte d'un scénario ultra linéaire (un chassé croisé incessant entre les bons et les méchants est octroyé jusqu'à ce que mort s'ensuive), cette série B sans prétention joue la carte du divertissement futile en toute simplicité. Mais Sean S. Cunnigham possède suffisamment de métier et un sens du rythme probant pour rendre agréable un spectacle de samedi soir efficacement mené et jamais ennuyeux.

                                    

De prime abord, la trame superficielle nous invite sobrement à faire connaissance avec Abby et Loren, un frère et une soeur malencontreusement éprouvés par la mort de leurs parents. C'est dans une nouvelle contrée d'apparence calme et sereine qu'ils décident d'emménager auprès de la propriété ludique d'un oncle compatissant et protecteur, régisseur d'un parc d'attraction. Par petites touches successives, nos héros familiers vont être pris à parti dans leur enceinte de lycée avec une bande d'énergumènes dominés par un leader frustré de ne pouvoir devenir le petit ami de la charmante Loren. Les provocations cyniques et affrontements physiques soumis contre nos deux protagonistes vont devenir plus insolents, violents et davantage menaçants. La petite touche d'originalité contournant agréablement un cliché inhérent dans la caractérisation du personnage central viendra du fait que le frère de Loren se révèle particulièrement belliqueux quand celle-ci est violemment prise à parti par nos merdeux revanchards. Pire, après que sa voiture rouge flambant neuf aura été griffée par ses oppresseurs, Abby aura l'audace d'entrer par effraction dans la chambre du leader pour sévèrement menacer de l'égorger à l'aide d'un couteau et l'humilier en lui soutirant de l'argent.
Dans ces incessantes provocations opposées entre les victimes et les oppresseurs, la tension va tranquillement monter d'un cran quand les lascards vont envisager de violer et tuer la frangine kidnappée dans l'enceinte du parc d'attraction. Avec un goût prononcé pour la violence démonstrative, ce point d'orgue haletant et sauvage peut certainement évoquer la brutalité débridée du final orgasmique de Class 84 de Mark Lester. Ici, même combat pour la survie et goût de la complaisance abrupte dans l'inventivité des meurtres perpétrés ! Visage brûlé vif en gros plan, tête écrasée par un manège (en hors champ), abdomen ensanglanté troué à coup de chevrotine, pitbull dressé à tuer se jetant sur l'un de nos protagonistes et rival projeté du vide d'un manège détraqué.
A la manière expéditive du professeur de musique Andrew Norris dans Class 84, le frère vindicatif, habité par la haine meurtrière fera tout en son pouvoir pour sauver la vie de sa soeurette afin de la retrouver saine et sauve à l'intérieur d'un vaste lieu clos rempli d'attractions sous tension.
Dans ce final explosif, action trépidante et violence âpre se succèdent communément avec un certain bonheur pour l'enthousiasme des fans avides de plaisir coupable.

                                           

Dénué d'aucune originalité, Représailles ne restera pas dans les annales, faute d'un scénario prévisible et d'une réalisation peu ambitieuse. Mais ce succédané d'exploitation possède suffisamment de charme, d'efficacité (modérée) et d'aura transgressive dans sa violence déployée pour rendre la copie bonnard. En prime, l'honorable interprétation réussit sans peine à convaincre aimablement (James Spader en blondinet arrogant est un cabotineur détestable et nos deux héros complices Shannon Presby, Lori Loughlin sont plutôt attachants), tandis que la musique de Lalo Schifrin (Class 84, l'Inspecteur Harry, Amityville 1 et 2) réussit frugalement à exacerber un certain punch dans le déroulement des péripéties exposées. Enfin, pour l'anecdote subsidiaire, on notera que le titre français est mieux approprié que son homologue ricain (tandis que l'une des affiches US semble évoquer un "Explorers" pernicieux !).

24.06.11

3 commentaires:

  1. je ne suis pas d'accord le film est très bien, la tension est palpable et la réalisation original renforce l'atmosphere,mysterieux .

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  2. Mais ma critique est optimiste anonyme ! lol

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  3. Il n y a pas de liens pour le telecharge?

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