mercredi 20 avril 2011

LA JEUNESSE DU MASSACRE (I ragazzi del massacro)


de Fernado Di Leo. 1969. Italie. 1H36. Avec Pier Paolo Capponi, Marzio Margine, Renato Lupi, Enzo Liberti, Michel Bardinet, Danika La Loggia.

FILMOGRAPHIE: Fernando Di Leo est un réalisateur, scénariste et acteur Italien né le 11 Janvier 1932 à San Ferdinando Di Puglia en Italie, mort le 1er Décembre 2003.
1964: Gli Eroi di ieri, oggi, domani, 1968: Rose rosse per il fuehrer, 1969: la Jeunesse du massacre, Pourquoi pas avec toi, Amarsi male, 1971: la clinique sanglante, 1972: Milan calibre 9, 1972: l'Empire du crime, 1973: le Boss, La Seduzione, 1974: salut les pourris, Sesso in testa, 1975: Ursula l'anti-gang, La citta sconvolta: caccia spietata ai rapitori, 1976: Gli Amici di Nick Hezard, 1976: I padroni della città, 1977: Diamanti sporchi di sangue, 1977: les insatisfaites poupées érotiques du docteur Hitchcock, 1978: Avere vent'anni, 1980: Vacanze per un massacro, 1981: l'Assassino ha le ore contate (tv), 1982: Pover'ammore, 1984: Razza violenta, 1985: Killer Contro Killers.

                          

Avant une multitude de polars italiens bien connus des amateurs, le débutant Fernando Di Leo réalise en 1969 un drame à suspense assez inopiné pour le genre stigmatisant une société tendancieuse auquel évolue une bande de gamins responsables du meurtre crapuleux de leur professeur de cours. 

Durant un cours de classe, une jeune professeur de collège se fait sauvagement agressée pour être ensuite violée et assassinée par une bande d'élèves alcoolisés issus de milieux défavorisés. Le commissaire Duca Lamberti est persuadé qu'un odieux commanditaire serait le vrai responsable de ce massacre organisé. Reste à savoir qui est le fameux coupable présumé !

                           

Ce film resté inédit en salles en France possède une aura particulière (à l'image de son prélude introductif particulièrement glauque et dérangeant, bien que suggéré) dans son enquête criminelle confrontée à une bande de gamins délinquants qui, après s'être enivrés, ont décidé de violer et tuer une jeune femme en toute gratuité. Du moins en apparence, car l'investigation de notre inspecteur de police finira par le mener vers une intrigue perfide auquel le véritable coupable possède un vrai mobile qui l'aura poussé à commanditer et perpétrer un tel crime sauvage.
Un à un, les jeunes mineurs vont être inlassablement interrogés par le commissaire Lamberti avide de justice équitable mais expéditive sans éluder de méthodes quelques peu immorales dans les humiliations verbales et implicites subies contre les jeunes accusés. Malencontreusement, aucun des garnements ne décide de divulguer quoi que ce soit au leader hiérarchique, en dehors d'un élève à l'homosexualité douteuse, terrifié à l'idée de moucharder ses camarades pour se retrouver ensuite mystérieusement assassiné !
Lamberti décide alors l'opération de la dernière chance. C'est à dire s'attribuer d'un des accusés en question pour l'emménager sous sa responsabilité le temps de quelques jours afin de le sociabiliser. Une manière finaude de le réinsérer dans la société en lui faisant mener une vie plus aisée, commode et dénuée de contraintes. Un subterfuge à ce que l'adolescent mis en confiance et réconforté par ces nouveaux biens matériels puisse finalement avouer le véritable coupable incriminé.

                         

Fernando Di Leo ne manque pas d'illustrer le caractère précaire d'adolescents milanais provocateurs et insouciants, livrés à eux mêmes auquel les parents au chômage s'enlisent lamentablement dans la dépendance de l'alcool et la déchéance qui s'ensuit. C'est une société aussi laxiste qu'hypocrite qui est ciblée dans son attitude sournoise à vouloir boucler au plus vite une affaire embarrassante impliquant des adolescents paumés et révoltés. Le chômage, la drogue, l'alcoolisme, la démission parentale sont pointés du doigt afin de responsabiliser notre aristocratie engendrant ces criminels régulièrement issus d'un milieu désavantagé.

Dans le rôle du commissaire drastique, Pier Paolo Capponi est parfait de charisme viril dans la peau d'un homme de loi assidu et déterminé à vouloir incriminer le haut responsable de ce massacre gratuit. Consciencieux et plutôt malicieux dans sa quête de découvrir l'horrible vérité par l'entremise d'un adolescent conditionné, son enquête le mènera vers une résolution fortuit pathétique dans son mobile présumé.

                         

Bien interprété, réalisé avec dextérité et adroitement mené avec un sens du suspense impeccablement structuré, La Jeunesse du massacre est un excellent drame opaque à l'ambiance insolite sous-jacente inhabituelle.
Son final est d'autant plus dérangeant dans la révélation du meurtrier qu'il fait appel à une réminiscence dévoilant les véritables circonstances du fameux viol rendu explicite. Une scène difficilement oubliable dans la maestria de sa mise en scène impliquant une multitude de cadrages tarabiscotés et soutenus par une bande son criarde irritante. La constance de bruitages confinés aux tambourins et autres instruments stridents mais surtout le son assourdissant évoquant une clef éraflant continuellement la carrosserie rouillée d'une voiture. A découvrir !

NOTE: Egalement connu sous les titres "Naked Violence", "L'Exécution", "La Fiancée de la Mort".

20.04.11.
Bruno Matéï.

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