dimanche 6 mars 2011

VENGANZA (Sólo Quiero Caminar / je veux seulement marcher)

                           

de Agustín Díaz Yanes. 2008. Espagne. 1H50. Avec Diego Luna, Elena Anaya, Ariadna Gil, Carlos Bardem, Victoria Abril

BIO: Agustín Díaz Yanes est un réalisateur et scénariste espagnol, né en 1950 à Madrid (Espagne). Il avait fait forte impression en 1995 avec son premier film : Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes.
Venganza est son 4è long-métrage.

L'ARGUMENT: A la suite d'un hold-up raté envers des truands, un groupe de quatre jeunes femmes vont retenter un coup faramineux avec une bande de mafiosos méxicains réunis en Espagne. L'une des 4 filles est une jeune prostituée qui a involontairement séduit le leader des gangsters.
Les 3 jeunes femmes habitées par la vengeance vont essayer de les berner en leur soutirant une énorme somme d'argent.

                    

LES ANGES DE LA VENGEANCE.
L'avantage de Agustín Díaz Yanes est de traiter à sa manière personnelle une sombre histoire de vengeance où les héros sont des femmes, bien décidées à faire payer une bande de machistes qui ont envoyés l'une des leurs à l'hopital dans un état comateux.
Mais attention à la structure narrative qui en déconcertera plus d'un à cause d'une trame bien confuse, désorganisée et complexe dans l'enchevetrement des rebondissements. Il vaudra donc mieux être bien concentré pour apprécier pleinement ce polar violent qui ne va jamais là où on l'attend.
C'est la grande qualité du film de traiter de manière singulière et insolite une histoire criminelle déjouée par des femmes fragiles mais habiles et déterminées à remporter la mise.
Les séquences de braquage à haut risque sont adroitement dirigées et ne sombrent pas dans l'académisme facile. Les situations de danger sont souvent imprévisibles et les comportements de chaque protagoniste est inhabituellement retranscrit avec un sens de vérité, accentuant le côté réaliste, crédible de chaque épisode inopiné.
On ne sait jamais de quelle manière telle situation va aboutir et comment les personnages vont réagir. Le danger n'en n'est que plus conséquent et il sera impossible de deviner la suite des évènements davantages consolidés dans une dramaturgie orientée par l'évolution de l'histoire.

                         

DROLES DE DAMES.
Nos drôles de dames charmantes aux teintes naturelles sont interprétées par de jeunes actrices convaincues, rationnelles et divinement belles dans leur physique anti bimbo.
Elles sont dôtées chacune d'une personnalité distincte dans leur blessure écornée par l'une des deux soeurs (Aurora) qui devra purger une peine de quatre années de prison à la suite du premier hold-up.
Tandis qu'une autre jeune prostituée, Anna, se retrouvera à l'hopital entre la vie et la mort après avoir été éjectée en roue libre d'une voiture par son mari, chef du gang des mexicains.
Un joli portrait de quatres femmes bien dessinées, dôté d'un vrai tempérament revanchard empruntant de véritables dangers et d'une belle humanité retransmise comme la superbe interprétation de Victoria April qui doit s'occuper de son fils entre deux braquages à haut risque. Une scène tragique est à cet égard remarquable d'émotion dans ces derniers retranchements. Dans sa manière d'interagir une situation dramatique empreint de maladresse à la limite du superflu.
La relation idyllique entre Aurora et "Baby face" interprété par Diego Luna qui s'achemine dans les derniers actes avant le levé de rideau offre également une innatendue compassion désanchantée, une affectation avouée au dernier instant avant de conclure sur le respect promis d'une réminiscence.

                    

UN FILM D'AUTEUR.
Malgré une narration alambiquée difficile à suivre dans sa première heure de métrage, VENGANZA est un excellent polar espagnol déroutant, pleinement personnalisé par une réalisation inventive, maitrisée et dôté d'une jolie photographie. Avec en sus une habile utilisation des décors urbains ainsi que le design contemporain, l'esthétisme moderne des demeures classieuses dans lequel évoluent nos personnages machistes. Violent, beau, personnel et innatendu.

03.09.10

                      

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