samedi 12 mars 2011

PLAGUE TOWN

                                

de David Gregory. 2008. U.S.A. 1H21. Avec Josslyn Decrosta, Erica Rhodes, David lombard, Lindsay Goranson, James Warke...

L'ARGUMENT: Une famille de touristes américains en voyage en Irlande rate le car qui devait les ramener en ville. À la recherche d’un endroit où passer la nuit, ils découvrent un étrange village, coupé du monde, dans lequel trop de mariages consanguins ont laissé des traces.

POINT DE VUE POSITIF: Première réalisation de David Gregory, également responsable de l'écriture du scénario, "Plague Town", série B discrète et sans prétention renvoit aux ambiances cauchemardesques campagnardes teintées de survival dans la lignée de "Witness", "La Ferme de la Terreur" ou "les Enfants du Mais".

                             

14 ans plus tôt, une femme accouche d'un bébé apparemment difforme et monstrueux qu'un prêtre aura voulu fatalement tuer de sang froid d'une balle de revolver dès sa naissance.
Mais les parents ne l'entendent pas de cette manière et décident coûte que coûte de garder leur progéniture en vie malgré les fermes mises en garde. La famille décide alors de supprimer le prêtre.
De nos jours, un groupe de jeunes touristes s'aventurent malencontreusement dans un village fantasmagorique situé en Irlande où les habitants hagards et sans identité semblent physiquement défigurés et épris d'un irrésistible besoin meurtrier sans livrer aucune concession pour leur victime prise en chasse.

Cette série B venue de nulle part qui établit les bases conventionnelles d'un slasher coutumier avec son lot de clichés inhérents au genre (les protagonistes qui ratent malencontreusement leur bus, leur inquiétude face à un environnement hostile, leur refuge inévitable dans des endroits si lugubres) va insinueusement se démarquer après une mise en condition latente d'un suspense un peu folichon pour bifurquer vers une seconde moitié de métrage complètement inattendue, surprenante, affolante, cauchemardesque, rehaussée d'une ambiance insolite gothique imprégnant tout le métrage, d'une photographie sombre aux variantes du noir et blanc accentuant la pâleur de chaque visages composé et des scènes gores parfois extrêmes, complètement allumées, plutôt efficaces même si la complaisance est parfois de mise (voir l'hallucinante séquence où l'un des meurtriers va massacrer la tronche d'une demoiselle à coups d'enjoliveur de voiture ! la scène est extrêmement violente, brutale, cruelle, intense dans les coups répétés et portés sur la victime, voire à la limite du supportable !)

                                 

Un peu dommage pour les comédiens hasardeux réduits le plus souvent à de la simple chair à pâté (malgré le réalisme des scènes graphiques bien sanglantes), quelques situations convenues comme ce final incohérent dans le refuge de la maison réalisé de manière confuse, un montage maladroit rendant des scènes parfois illisibles et des poncifs gros comme des oeufs d'autruche mais malgré ses défauts énumérés "Plague Town" se révèle un DTV à se procurer absolument pour les amateurs de frissons singuliers et d'ambiance étrange indocile invitant à surprendre et envouter le spectateur embarqué par la main dans une farandole morbide aux allures de cauchemar atypique avec ces séquences et idées incroyables comme les coups de fougères violemment perpétrées aux victimes, les fils de nylon étirés par de 2 petites filles pour sectionner en 2 parties un visage pris en otage, les branchages et feuillages cousus mains dans le visage d'un pauvre homme réduit à l'état de pantin après avoir reçu une balle de chevrotine en pleine joue, le visage dérangeant du bébé à la toute fin et surtout l'apparence hermétique de tous ces habitants anachroniques défigurés, sorte de monstres de foire sortis d'un bal masqué avec leur semi masque camouflant des yeux dénaturés, vêtus d'un accoutrement vestimentaire académique pour ces êtres diabolisés empruntant parfois aux contes de fées nocturnes habitées par la notion du mal.
De surplus, peu aidé par un scénario linéaire 100 fois vus sans véritable surprise, le spectateur sera finalement déconcerté, entrainé, conquis par tous ces évènements soudains et brut de décoffrage, du moins dans cette longue seconde partie énergique amplifiée par une surenchère de violence rêche exarcerbée où les amateurs de gore seront à la fête.
Un chassé croisé haletant, inconfortable, répétitif mais pourtant surprenant dans l'imagination hors normes délivrée d'un florilège de séquences baroques emmêlées dans une partition musicale lourde et oppressante accentuant l'angoisse des évènements décrits.


                            


Une belle surprise à découvrir qui sort du lot habituel des petites productions horrifiques orthodoxes malgré ses maladresses et sa réalisation bricolée.

13.07.10.

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