samedi 26 février 2011

THE DOOR (Die Tur)

Grand Prix au Festival du Film Fantastique de Gérardmer

(avis subjectif d'un puriste amateur)


de Anno Saul. 2009. Allemand. 1H40. Avec Mads Mikkelsen, Jessica Schwarz, Heike Makatsch, Nele Trebs, Rüdiger Kühmstedt, Corinna Borchert, Valeria Eisenbart, Thomas Thieme, Tim Seyfi.

Sortie en France : 20 Janvier 2011, Pays d'origine Allemagne : 26 Novembre 2009
Récompense: Grand Prix au Festival du film Fantastique de Gérardmer 2010.

FILMOGRAPHIE: Anno Saul est un réalisateur et scénariste allemand.
- Kebab Connection 2005
- The Door 2009


Basé sur le roman de Akif Pirinçci, l'adaptation cinématographique The Door va y apporter sa touche personnelle et plutôt s'orienter sur la mort d'une petite fille.
Ce film fantastique intimiste venu d'Allemagne va prendre comme argument le thème du voyage temporel (à moins que tout ceci n'était qu'un cauchemar extériorisé !?) afin d'élucider le choix affectif des protagonistes tourmentés et meurtris, douloureusement rongés par la mort de leur fille de 7 ans.

David, artiste peintre se rend chez sa maitresse au moment où sa petite fille tombe par accident dans la piscine et meurt noyée.
Cinq ans plus tard, rongé par le remord, l'homme dépité et boycotté tente de reconquérir son ex-amie, en vain. Désespéré, il tente de se suicider en se jetant dans sa piscine mais un de ses ami le sauve in extremis. Quelques moments après cet acte incongru, David erre sans but dans les rues nocturnes jusqu'au moment où il découvre sur son chemin hasardeux un étrange tunnel capable de remonter le temps vers le passé. C'est à dire 5 ans en arrière, au moment où sa fille rendit l'âme. Mais cette seconde chance salvatrice sera loin de renouer avec les liens favorables du pardon et de la rédemption.


En prenant comme trame principale un drame accidentel familial et l'épouvantable labeur à accepter son deuil, la première partie de The Door décrit avec sensibilité humaine, attention psychologique et subtilité narrative particulièrement bien ordonnée le cheminement lourdement éprouvé du héros principal, avant que son destin ne lui permette la possibilité de se racheter de prime abord grâce à la découverte d'une faille temporelle.
Tandis que la seconde partie lui attribuera un préjudice condamnable dans son exutoire compromis au crime involontaire.  Une potentielle rédemption d'un mince recours puisque la trame linéaire, futilement inquiétante et latente va s'empiéter dans un cauchemar irraisonné où d'autres protagonistes connaissant l'existence de ce fameux passage dans le temps va irrémédiablement défavoriser et incriminer chacun de ses témoins.

La première séquence clef d'une tension dramatique affligée, adroitement réalisée, détonne par son acte de mort imparable. Un père affolé se jette dans une piscine pour tenter de manière désespérée d'extirper sa fille piégée au fond de l'eau (les lacets des chaussures de l'enfant étant emmêlés à la cage d'aération !). Un bref évènement terrifiant de réalisme dans son marasme tangible, véritablement poignant dans l'expression rendue apeurée et asphyxiée d'un père impuissant à vouloir remonter à la surface de l'eau un enfant frêle, inconscient, immergé dans ces fluides sans oxygène.
Les évènements suivants nous attèlent aux actions psychologiques de ce père endeuillé, impossible à s'octroyer le pardon dans sa culpabilité éloquente. Jusqu'au moment où il découvre ce fameux tunnel à remonter le temps et découvre cette chance improbable de pouvoir réanimer sa fille indolente. C'est ce qu'il fera instinctivement sans hésitation mais dans son acte de bravoure démené avec vigueur, un autre élément dévastateur va entrer en jeu et sérieusement compromettre sa nouvelle vie d'homme repenti avec la présence de son "double" humain !


La réalisation particulièrement soignée et affinée prend son temps à dresser la construction de son récit et apporte surtout une grande attention aux personnages principaux voués à une potentielle réconciliation dans leur vie conjugale démembrée !
C'est la seconde partie, beaucoup plus vigoureuse et haletante qui va entrainer nos héros vers un cauchemar débridé quand d'autres protagonistes connaissant l'existence de ce tunnel vont eux aussi s'entacher de remonter le temps pour réparer leurs erreurs personnelles !

Le nouvel acteur adulé Mads Mikkelsen apporte beaucoup de force, d'humanité et d'intérêt dans son personnage éprouvé de paternel infidèle et responsable, vilipendé de la mort subite de sa fille. Un être rempli de chagrin, de désespoir et de remord mais non dénué d'une prise de conscience cathartique, d'un véritable désir amoureux de reconquérir sa vie de couple trop longtemps écornée. Son visage renfrogné et son regard anxiogène accentuent le caractère trouble et pernicieux du climat davantage contraignant du film lui imposant contre son gré une succession de revirements perfides.


LA PORTE DU TEMPS.
Soigneusement réalisé dans une photographie pastel et épurée, honnêtement écrit dans une structure narrative dédiée à l'humanité accordée aux personnages, The Door est un excellent film fantastique, intelligent et adulte qui ne révolutionne pas le genre mais permet d'aborder sur un thème délicat un drame intime d'une belle sensibilité, tout en jouant la carte ludique d'un argument délirant.
ATTENTION SPOILER !!!!
Le final inopiné qui laisse les états d'âme d'un couple dubitatif en suspension clôture de manière logique leur potentielle réconciliation après qu'un deuil aura lourdement affecté leur rancoeur et leur révolte intérieure.
FIN DU SPOILER.

17.01.11.

1 commentaire:

  1. tres tres bon film,tres dur,la scene de la mort de l enfant est dechirante...

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