samedi 26 février 2011

CITY OF CRIME (City of Industry)

(avis subjectif d'un puriste amateur)


de John Irvin.1997. U.S.A. 1H37. Avec Harvey Keitel, Famke Janssen, Stephen Dorff, Michael Jai White, Timothy Hutton, Wade Dominguez, Michael Jai White, Lucy Liu, Reno Wilson, Dana Barron...

Sortie France: 25 juin 1997,  Sortie U.S: 14 mars 1997

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: John Irvin est un réalisateur britannique né le 7 mai 1940 à Newcastle-upon-Tyne (Royaume-Uni).
1981 : Les Chiens de guerre, 1981 : Le Fantôme de Milburn, 1984 : Champions, 1985 : Turtle Diary,   1986 : Le Contrat, 1987 : Hamburger Hill , 1989 : Un flic à Chicago, 1994: Parfum de Scandale, 1997: City of Crime, 2001: le 4è Ange.  


    Polar méconnu passé inaperçu à la fin des années 90, City of Crime (en anglais City of Industry qui trouve tout son sens vers son final salvateur) ne compte pas révolutionner le genre et encore moins innover avec le classicisme d'un scénario superficiel de prime abord. Il s'agit pourtant d'un affrontement intense non dénué d'intérêt entre deux gangsters aux caractères opposés et de générations différentes. L'un est une ordure finie sans foi ni loi, l'autre un briscard talentueux, respectable et honnête envers ses compatriotes dans leurs méfaits illégaux.
    Il faut dire aussi que le personnage principal interprété par Harvey Keitel porte le film à bout de bras avec une narration haletante au suspense solidement entretenu, non dénué d'une certaine ambiance funeste.

    A la suite d'un braquage réussi dans une bijouterie, 4 gangsters, 2 frères et de 2 associés se décident de partager la somme équitable dans un camping-car quand le plus jeune, surnommé Skip, décide d'entourlouper son groupe en les abattant de sang froid un à un.
    Mais Roy, l'un des frères qui était réfugié dans les toilettes réussit à prendre la fuite in extremis sans pouvoir bénéficier de son argent rétribué.
    Une chasse à l'homme s'engage pour Roy, déterminé à récupérer son fameux butin et venger la mort de son frère.


    Dans la prémices d'une présentation traditionnelle des personnages et des préparatifs d'un braquage à haut risque, on pouvait craindre le pire dans ses vingts premières minutes classiquement établies, à peine plus clinquantes qu'un télé-film d'hollywood night.
    La brève scène de braquage où une poignée de gangsters chevronnés font irruption à visage découvert avec violence et professionnalisme se révèle sans surprise dans sa réalisation impersonnelle sans éclat particulier.
    Ca n'est qu'à partir du moment où le jeune Skip va abattre froidement ses coéquipiers que le film va prendre son envol et se voir attribuer d'une ambiance de film noir à la mise en forme adulte vouée à un affrontement intense et brutal entre deux fauves à la gâchette sensible !
    Cette chasse à l'homme haletante et captivante trouve une véritable efficacité dans la conduite du récit adroitement mené et l'idée d'inverser les rôles vers la fin du métrage se révèle ironiquement abrupte dans les va et vient incessants pour la quête d'un magot que tout le monde souhaite s'approprier.
    La relation que va entretenir Roy avec la jeune veuve Rachel Montana (la ravissante et déjà douée Famke Janssen à ses touts débuts !) n'est pas non plus sans intérêt dans leur état d'esprit en contrariété et les états d'âme bafoués.
    Un duo inopiné rendu attachant dans cette complicité diamétralement opposée de prime abord, pour être finalement concordée dans leur compassion commune.


    L'immense Harvey Keitel dans le rôle du frère dépité s'empare de l'écran avec une grâce et un sens de la repartie exacerbant chaque épisode du récit. Sa présence autoritaire, son tempérament flegme, sa détermination inflexible, vindicative à fustiger et condamner un jeune malfrat sans scrupule permet d'alimenter la narration d'une réelle ampleur et d'un impact émotionnel rigide dans les enjeux conflictuels interminables.
    La tête à claque Stephen Dorff est parfaitement appropriée dans sa trogne de beau gosse détestable autant qu'irritable dans son arrogance désinvolte et son refus des concessions permissives. Nous n'avons alors qu'une seule idée en tête au fil du récit, que ce malfrat exécrable soit trucidé par notre revanchard intolérant d'une balle dans la tête!

    LA TRAQUE.
    Partant d'un scénario sans surprise plutôt folichon et d'une réalisation peu ambitieuse, City of crime répercute cependant un polar dur et intense, à l'atmosphère noire apposée pour un affrontement parfaitement efficace entre deux anti-héros acharnés et charismatiques qu'Harvey Keitel porte de tout son poids d'acteur inné.
    La bo mixant Massive Attack et Tricky ajoute de surcroit un tempo régulier assez stylé et varié, sans effet de vogue tape à l'oeil pour un rendu de petit polar prenant et dense.

    19.01.11

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